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Haut-débit : Ozone étend sa couche sur Paris

Le fournisseur d’accès Ozone veut créer un réseau Wi-Fi disponible dans tout Paris. Le déploiement va être accéléré au cours des deux prochaines années, grâce au concours de ses clients. Ozone s’apprête aussi à lancer de la téléphonie
Wi-Fi.

Au début de l’année 2004, Ozone faisait parler de lui en important dans l’Hexagone le concept de ‘ pervasive network ‘, soit, littéralement, ‘ réseau omniprésent ‘. L’idée : arroser, à terme, la totalité de Paris au moyen de la technologie d’accès sans fil WiFi, et permettre aux utilisateurs de rester connecter en permanence, chez eux, chez leurs amis ou au café du coin.

Depuis, le projet a progressé. Ozone a installé un émetteur principal sur l’une des plus grandes tours du XIIIe arrondissement de Paris, ce qui lui permet de couvrir une grande portion de la Capitale, à l’exception de quelques zones, notamment dans le nord de la ville (trois autres émetteurs sont prévus d’ici à 2006).

L’originalité du modèle de ce FAI tient à ce que les clients contribuent à l’extension du réseau, en installant sur leur toit une antenne de réception WiFi qui sert aussi de relais d’émission pour desservir le quartier.

‘ Une antenne sur un toit permet de couvrir une zone de 300 à 500 mètres ‘, explique Rafi Haladjian, fondateur d’Ozone, connu pour avoir créé FranceNet, un des premiers FAI de l’Hexagone (devenu Fluxus puis revendu à BT). ‘ Tout le monde possède un droit à l’antenne, reconnu par la loi. Même les locataires peuvent demander à leur syndic la possibilité d’installer une antenne sur le toit de leur immeuble. Ce dernier ne peut refuser, par exemple, que si l’immeuble est un monument classé, ou s’il y a risque de nuisances sérieuses. En principe, il n’y a pas de souci. ‘

‘ Nous ne sommes pas le bouche-trou de l’ADSL ‘

Si l’internaute a la possibilité et l’envie de devenir ‘ relayeur ‘, il bénéficie gratuitement d’un accès à Internet haut débit symétrique entre 2 et 4 Mbit/s. Les utilisateurs simples doivent débourser 18 euros mensuels. Mais ‘ les gens veulent avant tout être un relais, insiste Rafi Haladjian. L’autre jour, une dame, qui n’a même pas de PC, a indiqué qu’elle souhaitait participer à l’aventure. ‘

A ce jour, 350 personnes sont inscrites comme relayeurs. ‘ Nous avons installé une trentaine d’antennes relais pour le moment, celles qui posaient le moins de difficultés. Avec les accords des syndics qui arrivent, les choses s’accélèrent, et nous avons désormais un rythme de 15 à 20 antennes par mois. ‘ Ozone dit enregistrer une quarantaine d’inscriptions par semaine, et mise sur 800 à 1 200 antennes relais pour assurer une couverture quasi complète de la Capitale.

Le fournisseur d’accès annonce quelques centaines de clients et assure qu’engranger les contrats n’est pas son obsession pour le moment. ‘ Nous ne sommes pas pressés, nous menons une révolution tranquille. Ceux qui viennent chez nous aujourd’hui ont une âme de pionnier ‘, souligne Rafi Haladjian.

La société compte introduire au mois de février un nouveau service, baptisé Téléphozone : de la téléphonie sur IP, qui permettra aux utilisateurs de se servir de leur téléphone chez eux comme à l’extérieur. Une gamme de terminaux compatibles Wi-Fi sera proposée, certains modèles ayant été pêchés au récent salon CES de Las Vegas.

La société, pour le moment, reste cantonnée à Paris, et n’envisage pas de se lancer par elle-même à l’assaut d’autres villes ou d’autres régions. Rafi Haladjian mise plutôt sur des initiatives locales, appuyées éventuellement par des collectivités, et évoque un système de franchisage pour faire fleurir d’autres ‘ Ozone ‘ dans l’Hexagone.

Le FAI le martèle : il n’est pas une alternative à l’ADSL. ‘ Nous sommes autre chose, et surtout pas un bouche-trou de l’ADSL. C’est d’ailleurs pourquoi nous sommes à Paris en premier. Nous préparons la suite de l’ADSL ‘, argue Rafi Haladjian. Qui n’hésite pas à qualifier le haut-débit filaire de désuet, ‘ en panne dimagination, avec cette surenchère sur les débits ‘.

Pour lui, ce sont plutôt les objets et appareils communicants, connectés en WiFi (et combinant baladeurs, appareils photo, téléphones) qui incarnent la nouvelle révolution à venir, une ‘ rupture ‘ comme le Web ou les mobiles le furent il y a quelques années.

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Guillaume Deleurence