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Haut débit : le modèle sud-coréen

Près de 60 % des foyers sud-coréens disposent d’un accès haut débit, contre seulement 6 % dans l’Hexagone. Selon une étude, la France rentabiliserait en moins de dix ans un investissement conséquent dans le haut débit.

Le numéro un mondial des opérateurs DSL n’est ni américain ni européen, mais asiatique. Il s’appelle Korea Telecom. L’opérateur historique sud-coréen affichait mi-2001, selon l’Idate, 2,4 millions d’abonnés. La Corée du Sud semble donc être devenue le paradis du haut débit. Elle devrait servir d’exemple à la France.C’est ce qui ressort d’une étude du cabinet Arthur D. Little. Près de 60 % des foyers sud-coréens disposaient d’un accès haut débit fin 2001 (DSL, câble ou boucle locale radio). En comparaison, la France affiche un résultat dix fois moindre, soit 6 % (10 % aux Etats-Unis). Ce résultat étonnant découle surtout, selon le cabinet de conseil, de l’intense implication des pouvoirs publics sud-coréens.D’abord, ils ont investi près de 450 millions d’euros en cinq ans, soit 0,1 % du PIB 2001 du pays. Ensuite, des prêts de 1 à 5 milliards d’euros ont été consentis aux opérateurs pour doter les zones rurales. L’Etat a aussi stimulé la demande, en formant 10 millions de Coréens et en aidant à l’implantation de vingt mille cybercafés.

Une action réglementaire forte s’impose

Cette action a favorisé le développement des contenus vers des communautés précises d’utilisateurs. Enfin, la réglementation a permis le développement de la concurrence, au point que, toujours selon l’Idate, le principal concurrent de Korea Telecom, Hanaro, pointait, lui, à la quatrième place mondiale, avec 836 000 clients.Cette compétition a fait passer le lien ADSL à 30 euros par mois, contre 50 en France. “La méthode Coué, actuellement en vigueur en France, ne semble donc plus suffire pour faire décoller le marché “, ironise l’étude d’Arthur D. Little.Le cabinet a conçu deux scénarios pour la France : un modèle ” prudent ” et un modèle plus ambitieux, dit ” Corée bis “. Il ressort qu’un investissement financier sur dix ans de l’Etat serait rentabilisé en quelques années, grâce aux rentrées fiscales supplémentaires et aux créations d’emploi.Dans les deux cas, une action réglementaire forte s’impose pour améliorer la concurrence. Mais le régulateur français n’a actuellement pas toutes les cartes en main.






































































































 Deux scénarios pour l’investissement public 
     Scénario ” Prudence ”     Scénario ” Corée bis ” 
         
 Investissement public total sur 10 ans     700 millions d’euros (0,05 % du PIB français 2001)     1400 millions d’euros (0,1 % du PIB français 2001) 
         
 Temps de retour sur investissement     10 ans     5 ans 
         
 Recettes fiscales supplémentaires pour l’Etat     780 millions d’euros     2 050 millions d’euros 
         
 Prix moyen mensuel d’un accès haut débit en 2012     32 euros (50 euros en 2002)     32 euros (50 euros en 2002) 
         
 Part du haut débit sur les accès Internet en 2012     Environ 70 % (soit 26 millions d’internautes)     Environ 80 % (soit 30 millions d’internautes) 
         
 Emplois directs créés grâce à l’investissement de l’Etat     7 300     13 900 
 


Source : Arthur D.Little, BIPE 2000, ministère de l’Economie et des Finances.

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Guillaume Deleurence