Au mieux, ils devraient se stabiliser. Au pire, ils pourraient remonter dans le courant de l’année 2006. C’est la prédiction de JPMorgan sur les tarifs d’accès Internet à haut-débit. Dans une étude publiée le 26 juillet, la banque
d’affaires estime que le marché français est aujourd’hui mûr pour une révision en profondeur de ses tarifs. Elle a mené des entretiens avec les principaux acteurs du secteur en France, les opérateurs Iliad (Free), Neuf, France Télécom (Wanadoo) et
l’Arcep (Autorité de régulation des télécommunications électroniques et des postes).A force de guerre des prix, la France dispose en effet aujourd’hui de l’accès Internet à haut-débit le moins cher d’Europe, indique JPMorgan. Une situation qui conduit à un paradoxe économique. Sur certaines de leurs offres, et dans le
but de gagner des parts de marchés supplémentaires, certains FAI réduisent leur marge jusqu’à l’extrême limite. ‘ En ce qui concerne l’Internet haut-débit, la politique de certaines entreprises n’a désormais plus grand-chose à
voir avec une quelconque logique économique ‘, a indiqué à JPMorgan Michel Feynerol de l’Arcep (ex-ART).Pour survivre, à défaut de fusionner (comme Neuf et Cegetel), les acteurs du marché vont donc devoir trouver de nouveaux relais de croissance. Si les prix d’appel ne devraient pas bouger de manière significative (environ 15 euros
par mois), pour ne pas effrayer les nouveaux clients, les FAI pourraient multiplier les services connexes à l’accès Internet haut-débit (offres triple-play…) pour augmenter la facture moyenne par abonné.L’espoir pour les internautes pourrait toutefois venir de Club-Internet et de Telecom Italia (propriétaire de Tiscali France) dont la politique de conquête de parts de marché repose encore sur des offres très agressives, à base de
promotions à durée limitée.
Un internaute sur trois branché à haut débit
Selon JPMorgan, la France fait aujourd’hui figure de laboratoire en Europe pour le marché du haut-débit. Au premier trimestre 2005, son taux de croissance en nombre d’abonnés (8,1 millions) était supérieur (+4,2 % sur un an) à
celui du continent (+3 %). Le taux de pénétration de l’accès Internet à haut-débit est de 32,7 % en France contre 28 % sur le reste de l’Europe. Et dès le second trimestre 2005, le pays devrait devenir le plus gros marché sur ce
segment, avancent les analystes de JPMorgan. Avec une caractéristique importante : des tarifs inférieurs d’un quart à ceux en vigueur dans les autres pays.En clair, la France serait aujourd’hui le seul pays a avoir atteint un prix plancher en matière de haut-débit quand, dans le même temps, compétitivité aidant, les autres FAI européens continuent allègrement leur guerre des prix.
L’évolution du marché national pourrait donc donner le ‘ la ‘ de la tendance européenne. Seule incertitude majeure, le taux d’équipement en matière de PC qui reste relativement faible en France (tout
comme en Belgique ou au Portugal), pourrait être de nature à freiner la croissance du marché.
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