Des disparités surprenantes émanent de la dernière enquête sur les rémunérations publiée par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec). Le premier constat n’est pas particulièrement original : entre 1998 et 1999, les informaticiens qui travaillent dans les sociétés de services auraient vu leurs émoluments augmenter de 7,8 % (nous avions, dans notre dossier consacré aux salaires des informaticiens, annoncé une augmentation supérieure à 7 %). Le résultat concernant l’évolution des salaires des informaticiens employés dans des entreprises utilisatrices est, en revanche, beaucoup plus étonnant : le salaire des informaticiens ayant bénéficié d’une augmentation entre 1998 et 1999 a progressé de 20,5 %. Précisions données par l’Apec : “L’échantillon pris en compte pour ce calcul ne contient que des informaticiens dont le salaire a augmenté, à l’exclusion de ceux dont le salaire a stagné ou diminué”. En 1999, cet échantillon représentait 61 % des cadres informaticiens, un chiffre supérieur de deux points à celui de 1998. Ce qui signifie, comparé aux 7 à 8 % d’augmentation moyenne, un mouvement d’individualisation des salaires très fort, prenant nettement le pas sur les mesures collectives. Outre les directions générales bien loties, c’est en effet en informatique que le taux d’individualisation est le plus élevé : en 1997, la moitié seulement des informaticiens avait obtenu une augmentation individuelle, contre 71 % en 1999. “Même si cela correspond à la tendance générale, ce chiffre de 20,5% d’augmentation me paraît surévalué”, commente néanmoins Bernard Riquier, PDG du cabinet Bernard Riquier Conseil.
Troisième constat enfin, les informaticiens sont entrés dans le rang : leur progression moyenne s’élève à 12,2 % contre 11 % pour l’ensemble des fonctions d’en- cadrement, soit à peine plus d’un point de différence. Avec 300 000 francs de rémunération annuelle brute moyenne, l’informaticien se place dans les entreprises au niveau du commercial, du responsable du personnel ou de la communication.
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