Si vous en avez assez de ce cousin qui roule les mécaniques avec son Fujifilm GFX 50s, allez donc emprunter 40.000 euros (39.999 € exactement) et offrez-vous le nouveau boîtier professionnel de Hasselblad, le H6D-400 MS.
Pour ce prix vous aurez un boîtier – mais pas l’optique – équipé d’un capteur moyen format Sony de 53,4 x 40 mm d’une définition d’image de 100 mégapixels (pour comparaison, un capteur d’iPhone 7 mesure 5,2 x 6,3 mm). C’est beaucoup, mais il faut croire que ce n’est parfois pas assez pour certains photographes de studio car l’engin de guerre est capable de shooter des images jusqu’à 400 Mpix. Comment faire 400 Mpix avec un capteur de 100 Mpix ? En utilisant une astuce que le constructeur suédois (et chinois depuis son rachat par DJI en 2017) maîtrise déjà : le déplacement du capteur.
Comme le H4D-200MS et son capteur de 50 Mpix de l’époque (2011), le H6D-400 MS (MS = multishot, plusieurs prises de vue) capture plusieurs images pour les combiner en une seule. Plusieurs me direz-vous ? Oui, entre 4 et 6.
En mode 4 images consécutives, le capteur se déplace d’un photosite en bas et sur les côtés afin de capturer une image effective de 400 Mpix mais avec une seule information colorée par photosite comme l’impose sa matrice de Bayer.
Le mode 6 images consécutives ajoute un décalage d’un demi pixel à l’horizontal et à la verticale pour renforcer la précision d’image en offrant à chaque sous-pixel un peu d’information colorée des pixels adjacents. Vous l’aurez deviné, point de photo d’action ni même de sujets vivants : le mode multishot 400 Mpix qui permet de produire des images TIFF de 23 200 x 17400 pixels ne fonctionne que sur trépied (surtout ne pas bouger d’un demi-pixel !), sur des sujets parfaitement immobiles – un vase, un tableau, papy Robert qui dort, etc. – et prend évidemment plusieurs secondes, surtout s’il faut attendre le temps de recyclage de flash entre deux éclairs.
Côté technique, le Hasselblad H6D-400 MS intègre un écran tactile 3 pouces et intègre un viseur optique puisqu’il s’agit d’un reflex. Il fonctionne en mode autonome avec des cartes SD et CFast 2.0 en mode 100 Mpix, le mode 400 Mpix imposant de shooter en mode connecté à un ordinateur pour assembler les images. Le H6D-400 MS shoote la vidéo en Full HD et en 4K UHD mais il y a des caméras plus performantes pour vos séquences animées.
A qui peut bien servir ce genre d’engin à 40 000 euros ? Aux photographes du monde du luxe qui ont les clients qui peuvent se permettre de tels cachets ainsi qu’aux institutions qui souhaitent numériser leurs œuvres d’art. Et si vous voulez l’essayer, sachez que Hasselblad fait évoluer son modèle économique et va le proposer à la location à 399 € par jour. Oui, toujours sans optique.
Le Hasselblad H6D-400 MS sera disponible à 39 999 € à partir du mois de mars 2018.
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