Harry Malka est directeur marketing et commercial de Wiz4com Technologies. Ex-Cellon France, Wiz4com Technologies est issue d’une partie de l’ancienne équipe Philips qui était basée au Mans.Electronique international : En quoi le statut de société de design indépendante constitue-t-il un ‘ plus ‘ par rapport aux ODM (sous-traitants proposant aussi de la
conception) ?
Harry Malka : Un sous-traitant ODM n’a pas que le design en tête puisqu’il doit charger ses lignes de production. A l’inverse, un centre de conception indépendant n’est spécialisé que dans le design ; sa capacité à
pouvoir travailler avec plusieurs fabricants fait partie de son offre de services.
Wiz4com Technologies réalise ainsi, par exemple, des téléphones portables pour Nokia, produits qui sont ensuite fabriqués par Jabil, Elcoteq et Foxconn. Nous savons travailler avec les trois sociétés. La design
house indépendante a pour fonction principale de permettre à son client de diminuer le temps de mise sur le marché d’un produit (time-to-market).Avez-vous recours à des partenaires pour la réalisation de projets nécessitant des connaissances que vous n’avez pas ?
Ce n’est pas la peine de réinventer la roue. Il vaut mieux se servir de ce qui a déjà été standardisé. Une design house préférera toujours, c’est d’ailleurs le cas de Wiz4com Technologies, intégrer des technologies
(Wi-Fi, Bluetooth…) externes et exploiter son expertise concernant des points qu’elle estime critiques (antenne, alimentation…). Exemple : en gestion de puissance, nous considérons que nous proposons les meilleures solutions
possibles, qui conduisent à une autonomie du radiotéléphone d’un mois contre 15 jours pour la concurrence.Quel avenir voyez-vous pour la conception de téléphones portables ?
Certains fabricants de semiconducteurs, comme Philips Semiconductor, fournissent aujourd’hui des ‘ designs de référence ‘ qui sont en fait des ‘ solutions de compromis clés en main ‘.
Ces solutions ne peuvent pas atteindre l’excellence des conceptions offertes par les design houses, qui cherchent à coller au mieux aux besoins du clients. Les innovations des design houses sont en effet
basées sur l’intégration de technologies en provenance de différents fabricants de semiconducteurs, technologies qui n’ont pas été obligatoirement pensées à l’origine pour fonctionner ensemble.
Une conception viable d’une design house est donc une conception qui est en avance par rapport aux différents designs de référence du marché. Ce qui exige de notre part un travail d’anticipation. Ce travail est
effectué grâce aux informations recueillies auprès de sociétés de design industriel, d’organismes d’études de la consommation, de fournisseurs de sous-ensembles et d’opérateurs télécoms.Pensez-vous que les opérateurs représenteront un jour une part importante de la clientèle des design houses ?
Pour notre part, nous souhaitons que nos clients demeurent des équipementiers. Nous ne souhaitons pas devenir concurrents de ces derniers en travaillant directement pour des opérateurs.La Chine est, avec l’Inde, un des grands marchés de demain. Quelles sont les spécificités de ce marché ?
La Chine est déjà le premier marché mondial pour les téléphones portables avec environ 90 millions de pièces vendues chaque année. Nous venons d’ailleurs d’officialiser l’ouverture d’un centre de conception à Shenzhen. A la
différence de l’Europe de l’Ouest, où le marché est sous le contrôle des opérateurs, qui définissent les téléphones portables de leurs packs (à partir d’un compromis performances-coûts), en Chine, le marché des portables est un marché de
distribution.
De ce fait, l’esthétique, les fonctionnalités repérables (MP3, Oled…) jouent un rôle majeur. Nos concurrents sont des Taïwanais et des Chinois qui travaillent pour des équipementiers chinois. Quant à nous, nous vendons nos
services à des fabricants de stature internationale qui, à ce jour, détiennent 70 % du marché chinois.
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