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Handicapé agressé : la patronne des «cyberflics» revient sur l’affaire

Si l’affaire du jeune handicapé agressé a été si vite résolue, c’est grâce aux signalements des internautes déposés sur la plateforme Pharos. Retour avec la commissaire divisionnaire Valérie Maldonado sur le fonctionnement de ce site.

Valérie Maldonado dirige l’OCLCTIC (Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication). Un service spécial de la Police judiciaire qui a notamment en charge le portail Pharos. C’est grâce à ce dernier que des internautes ont pu signaler l’existence de la vidéo de ce jeune handicapé agressé à Grenoble.

01net : Deux faits divers ont braqué les projecteurs sur le portail Pharos : celui du chat jeté contre un mur et du jeune handicapé agressé. Que pensez-vous de cette soudaine médiatisation ?

Valérie Maldonado : Je tiens à dire d’abord que je suis choquée qu’on fasse un amalgame entre ces deux affaires qui n’ont rien à voir. Et qu’on les mette ainsi sur le même plan. La gravité des faits dans l’agression du jeune handicapé n’est tout de même pas de la même teneur ! Pour revenir à Pharos, je crois qu’on a aujourd’hui suffisamment de recul depuis son lancement en 2009. Et qu’on utilise cet outil de façon plus efficace.

Les enquêteurs de Pharos ont-ils procédé de manière différente dans cette affaire ?

Non, la procédure est toujours la même. Les policiers et gendarmes de l’équipe vérifient les faits et déterminent les délits. Ils transmettent ensuite les dossiers aux services spécialisés. En l’occurrence, le procureur de la République de Grenoble. Ce qu’il y a de particulier dans ce cas, en revanche, c’est le nombre de signalements – plus d’une centaine- et la rapidité avec laquelle ils ont afflué. Les enquêteurs ont très vite compris la gravité de l’affaire et ont tâché de la traiter le plus vite possible.

Comment localisez-vous les auteurs de ce genre de vidéos ?

En recoupant les témoignages des internautes et en analysant le contenu des vidéos. Il y a aussi d’autres procédés techniques dont je ne souhaite pas parler.

Quelle a été la proportion de témoignages anonymes?

C’est une bonne question. Je l’ignore ! Mais je ne pense pas que l’anonymat soit décisif dans le fait que les gens témoignent.

Comment expliquez-vous que le nombre de signalements soit en hausse constante ?

C’est la conjugaison de plusieurs facteurs. Il y a probablement malheureusement une hausse du nombre de contenus délictueux. On a aussi maintenant de nouvelles générations qui ne sont pas rebutées techniquement par la procédure en ligne de signalement. Enfin, je pense qu’il y a un changement de mentalité. Il y a aujourd’hui beaucoup d’internautes convaincus qu’on ne peut pas rester sans rien faire devant des contenus ou des comportements choquants sur le web. Et donc qu’il y a un vrai besoin et une vraie légitimité des pouvoirs publics à réguler internet. Une forme de gouvernance du Net. J’ajouterai dans ce sens que 85% des signalements sur Pharos proviennent de simples citoyens et non de professionnels. Et il y a très peu de faux témoignages.

 

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Amélie Charnay