Halte aux voleurs !

Vous vous dites qu’avec les vacances de la Toussaint toutes proches, garder un œil sur votre domicile ou simplement être prévenu en cas d’intrusion vous permettrait de partir l’esprit tranquille. Sage décision ! Aujourd’hui, la vidéosurveillance est à la portée de tous, même si elle reste bien encadrée par la loi (voir notre encadré).Sans investir un centime, vous pouvez, à l’aide d’une simple webcam sur votre PC et d’un logiciel gratuit, visionner en direct les images filmées par ce petit dispositif. Certains programmes sont même pourvus de la fonction de détection de mouvements couplée à l’envoi d’alertes par mails. Si vous ne souhaitez pas laisser votre PC allumé, sachez que, depuis quelque temps, les tarifs des caméras réseau (ou IP) se sont démocratisés. Pour une centaine d’euros, vous pouvez vous procurer un tel système qui présente l’avantage de fonctionner de manière autonome en étant directement relié à votre box Internet. Des dizaines de modèles existent et leur prix varie selon les options proposées (tête robotisée, programmation d’enregistrements ou de mouvements, vision de nuit…).

La vidéosurveillance depuis son mobile

Par ailleurs, avec l’explosion de la vente de smartphones, les applications mobiles de vidéosurveillance se sont multipliées pour Android et pour iPhone. Elles sont pour la plupart gratuites car fournies en complément de l’achat d’une caméra. D’autres, payantes, gèrent plusieurs modèles de marques différentes.Sachez enfin que toutes ces solutions ne remplacent pas une vraie centrale d’alarme autonome, c’est-à-dire capable de fonctionner et d’alerter même en cas de coupure de courant électrique ou de votre ligne téléphonique.

Ce que dit la loi

La vidéosurveillance est régie par deux cadres juridiques : la loi Informatique et libertés (loi du 6 janvier 1978, modifiée le 6 août 2004) et la loi dite “ Pasqua ” d’Orientation et de programmation relative à la sécurité (loi 95-73 du 21-1-1995). Dans un lieu privé, l’installation d’une caméra de vidéosurveillance doit en principe faire l’objet d’une déclaration préalable auprès de la Cnil. Pour les lieux et établissements ouverts au public et/ou lorsqu’il s’agit de filmer la voie publique, une demande d’autorisation doit être faite auprès de la Préfecture. Seul le cas où l’image n’est ni enregistrée, ni transmise, mais directement diffusée sur un moniteur visible de tous, échappe à la loi du 21 janvier 1995 (ce type de dispositif est fréquent dans les petits commerces). Par ailleurs, si vous employez un salarié à domicile, vous êtes tenu de le prévenir, de manière explicite (sous forme d’une lettre d’information ou d’un courrier électronique), de l’existence d’un tel système. Enfin, sachez qu’en cas d’intrusion, les vidéos enregistrées pourront être appréhendées par les autorités habilitées (police ou procureur) afin de démontrer certains faits. La règle de principe est que seules les autorités compétentes sont susceptibles de visionner les images ; ce qui exclut les compagnies d’assurances, qui devront passer par les autorités de police, par exemple.

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Benjamin Gourdet