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Halte au patch!

On me pose souvent cette question redoutable: pour le jeu, vaut-il mieux acheter un PC ou une console?Par Stephan Schreiber

La seule réponse qui s’impose dans ce cas-là est une réponse de Normand : les deux types de plates-formes se valent, elles ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients, et patati et patata… Quelques lieux communs plus tard, hop, ni vu ni connu, je m’en sors par une de ces pirouettes dont j’ai le secret.Mine de rien, cette technique a fonctionné pendant des années. À chaque fois, mes interlocuteurs repartaient ravis, sans pour autant en savoir plus… Mais la semaine dernière, un petit malin a pris mon raisonnement en défaut. Une remarque bête, assénée au bon moment, m’a obligé à reconsidérer mon jugement : “Oui, mais moi, sur ma PlayStation, je n’ai pas besoin de télécharger des patchs sur Internet pour que mes jeux fonctionnent.”Et il avait raison, le bougre. Les patchs sont une véritable plaie. D’abord, parce qu’on est en droit d’attendre des éditeurs qu’ils ne mettent sur le marché que des produits totalement finis, c’est-à-dire qui fonctionnement correctement du premier coup. On voit encore trop souvent des jeux inachevés atteindre les linéaires. Le dernier exemple en date nous est fourni par Messiah, d’Interplay : la version vendue en France n’incluait pas le patch, pourtant disponible depuis plusieurs semaines sur le site de Shiny, le développeur. En d’autres termes, Interplay a vendu en toute connaissance de cause un programme bogué, jugeant que les joueurs français pourraient aller télécharger eux-mêmes le correctif nécessaire sur Internet.Je ne suis pas un spécialiste du droit, mais il me semble bien que de telles pratiques sont réprouvées par la loi. Et quand bien même on les tolérerait, tout le monde n’est pas connecté à Internet, loin s’en faut. De plus, il n’est pas rare qu’un patch pèse plusieurs mégaoctets, ce qui induit des temps de téléchargement rébarbatifs… et un coût proportionnel, pour qui n’a pas la chance d’avoir le câble ou l’ADSL. Et, comme pour arranger le tout, certains éditeurs proposent non pas un, mais plusieurs patchs successifs pour le même jeu !
Et qu’on ne vienne pas me rétorquer que la presse spécialisée est là pour prendre le relais, grâce à ses CD-ROM gratuits. Il n’y a pas plus de raison qu’ailleurs que l’utilisateur ait à délier les cordons de sa bourse pour se procurer les correctifs aux logiciels qu’il achète.Bref, la console prend ici l’avantage sur le PC. Mais peut-être plus pour longtemps, en fin de compte. Car les consoles de nouvelle génération, X-Box et PlayStation 2 en tête, pourront se connecter à Internet. Et incluront un disque dur. Je serais bien surpris si les éditeurs ne lavaient pas déjà remarqué…Prochaine chronique le mardi 13 juin

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Stephan Schreiber, chef de la rubrique Jeux