Alexa 2.0, ou « Alexa Remarkable » n’est toujours pas disponible. Cette nouvelle version de l’assistant, sur laquelle Amazon travaille depuis des années, devait pourtant être lancée en octobre dernier, mais elle a été reportée à cette année. Cela sera-t-il réellement possible ? Au vu des déclarations au Financial Times de Rohit Prasad, qui supervise l’équipe chargée de l’intelligence artificielle générative (AGI) chez Amazon, tout laisse à penser qu’il reste encore beaucoup de travail.
Alexa patine
Ce nouvel assistant doit tout d’abord donner des réponses rapidement, ce qui n’est pas une tâche facile : Alexa va en effet piocher des données et des informations auprès d’une multitude de services tiers. « Parfois, nous sous-estimons le nombre de services intégrés à Alexa, et c’est un chiffre immense », rappelle Rohit Prasad. « Ces applications reçoivent des milliards de requêtes par semaine, donc lorsque vous essayez d’assurer des actions fiables et rapides… vous devez être capable de le faire de manière très rentable ».
Un des problèmes relevés par les bruits de couloir ces derniers mois est précisément qu’Alexa 2.0 se montrait parfois trop lente à donner des réponses. Mais ce n’est pas tout : il faut aussi que ces réponses soient fiables, ce qui n’a rien d’évident avec l’IA générative.
Amazon cherche donc à réduire autant que possible les hallucinations, qui poussent parfois Alexa à donner des réponses incorrectes ou carrément inventées. Un ancien cadre anonyme de l’équipe AGI explique au FT qu’« à l’échelle à laquelle Amazon opère, [ces hallucinations pourraient] se produire un grand nombre de fois par jour ».
Il importe également que la nouvelle Alexa soit en mesure d’accomplir les mêmes tâches que l’ancienne Alexa ! Allumer des ampoules connectées, créer des minuteurs, donner les rendez-vous de la journée… Combiner les anciens algorithmes d’Alexa, basés sur des règles prédéfinies, avec de nouveaux modèles d’IA générative comme Nova d’Amazon ou Claude d’Anthropic, est un sacré casse-tête.
L’équipe AGI paie aussi une dette technique tirée de l’infrastructure technique historique d’Alexa : le code est rigide et difficile à mettre à jour. Des problèmes d’organisation interne n’aident pas non plus. Enfin, il se pose toujours et encore la question du modèle économique. Alexa ne rapporte pas un sou à Amazon, qui imaginait que les utilisateurs allaient faire leurs courses avec Alexa.
Il y a bien la solution de l’abonnement — on parle de 5 à 10 $ par mois —, mais encore faut-il convaincre les clients de souscrire à une telle formule. Avec une Alexa qui répond lentement et à côté de la plaque, ce n’est quand même pas gagné.
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Source : Financial Times