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Hadopi : Pierre Lescure veut des sanctions et de la gratuité

Dans un entretien au Nouvelobs, le président de la mission de concertation, qui devra définir l’avenir de l’Hadopi, admet que la coupure de l’Internet est contre-nature.

Le feuilleton de l’avenir de l’Hadopi se poursuit pendant la période estivale. Pierre Lescure, qui a été chargé par le Gouvernement de réfléchir à l’avenir des biens culturels dans le monde numérique, a répondu à quelques questions sur ses projets.

“La sanction a dénaturé l’Hadopi”

Pour l’ancien patron de Canal+, les sanctions restent incontournables : « Quand il y a un gendarme dans le métro, moins de personnes sautent par-dessus le tourniquet. » Toutefois, il évoque que la gratuité n’est pas une lubie. « Des millions de jeunes consommateurs, parce qu’ils ont grandi avec, réclament une offre instantanée et universelle, et pour certains gratuite. Sur ce dernier point, il faut nuancer. De manière philosophique, oui, il faudrait tendre un maximum vers la gratuité de la culture, pour apporter à la planète une richesse de contenus culturels. » Selon Pierre Lescure, la mise en avant de la sanction a été une erreur qui a dénaturé le but de la Haute Autorité et surtout, qu’elle est inapplicable. Mieux, il confie que « la coupure de l’accès à Internet est contre-nature et sert de chiffon rouge. »

Habituer les jeunes à payer

Pour ne pas apeurer les ayants droit, il nuance tout de même son propos en précisant que le but reste de continuer à financer la création : « Il faut habituer cette jeune population à payer pour une contribution culturelle, comme elle paye pour une sonnerie de mobile. » Le mot contribution est lancé. Pierre Lescure tentera-t-il une nouvelle approche en réconciliant l’Hadopi et la licence global ?

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Pascal Samama