Né d’un rêve d’enfant, l’AR Drone est aujourd’hui l’étendard de Parrot, société française basée à Paris. Aussi à l’aise dans le domaine des jouets que le domaine musical ou les systèmes de navigation, la marque n’est pourtant, selon les dires de son fondateur Henri Seydoux, pas une boîte de hardware mais une boîte de software.
L’impitoyable monde du software
« Le vrai savoir-faire de Parrot est dans le logiciel », explique Henri Seydoux. « Si le matériel a bien sûr une importance, la majorité de mes ingénieurs sont des ingénieurs logiciels. Nous ne concevons pas des puces, nous en tirons le meilleur ». Loin d’être une activité pacifique, le développement du logiciel s’apparente à une guerre pour H. Seydoux. « Prenez Google, Facebook voire Apple, qui reste une boîte de software pour moi : toutes ces entreprises sont à la conquête du monde. Que cela soit par le biais de bases de données, ou de système d’exploitation ». Une guerre impitoyable, « domaine de l’éphémère, où tout va très vite », les succès comme les défaites. « Regardez l’état de Nokia, jadis première cotation boursière européenne », s’exclame le patron français. Et quand on lui demande comment il considère la place de Parrot dans cette arène, H. Seydoux réplique « Comme les autres : nous sommes une boîte de soft et nous aussi, dans notre domaine, nous sommes à la conquête du monde ».
Et pour tirer son épingle du jeu, Parrot compte sur une double approche professionnel/grand public. « Ces deux marchés sont complémentaires et se nourrissent l’un de l’autre. Le grand public apporte le besoin d’une innovation rapide, la puissance industrielle d’un marché de masse quand le monde professionnel apporte une forte valeur ajoutée et des cahiers des charges très élevés ». La preuve par l’illustration est l’acquisition récente de SenseFly, une entreprise de drones suisse. Loin de faire des pirouettes, cette aile volante bien plus grosse que l’AR Drone permet d’automatiser la cartographie d’un territoire, et se destine clairement à une utilisation professionnelle.
Le logiciel réinvente tout
Que cela soit en réinventant l’hélicoptère commandé ou en créant le premier compagnon numérique des pots de fleurs, Parrot s’inscrit pleinement dans la nouvelle vague des objets connectés, un mouvement de fond dans lequel de nombreuses boîtes françaises — Sen.se Netatmo, Withings, etc. — ont le vent en poupe. « Ce n’est que le début ! Le logiciel réinvente tout, on va remettre de nombreuses choses à plat et pas uniquement dans les domaines numériques traditionnels. Avec le Flower Power, on a déjà commencé à s’intéresser aux plantes, mais je pense que cela va encore plus loin dans le domaine de l’agriculture », poursuit-il. Une fois abordé le sujet de l’agriculture, on sent l’emballement arriver et les yeux pétiller. Pourtant, inutile de tenter d’en savoir un peu plus sur ce que prépare Parrot dans ce domaine (comme dans les autres) : chaque tentative se heurte en effet à un regard froid. Henri Seydoux a mille idées en tête, mais il n’est pas de ceux qui les laissent s’envoler.
La question du made in France
Dans un contexte de crise où la question du made in France est presque de tous les articles des pages éco, les questions sur le patriotisme économique agacent rapidement H. Seydoux. « Je n’ai pas cette approche nationaliste ! J’ai monté une boîte en France non pas parce que les ingénieurs y sont meilleurs ou pour faire plaisir à la France, mais pour des raisons culturelles : je sais parler à un ingénieur français, je sais exprimer clairement mes idées et comprendre les retours. Ce qui compte avant tout dans une entreprise, c’est l’équipe et son fonctionnement », détaille-t-il. « Et puis cette question de construire les objets en France n’a pas de sens : la vraie valeur se fait sur la conception des produits », argue-t-il, ajoutant même « qu’il nous faut former plus d’ingénieurs, car c’est là qu’est la valeur ». En tout cas, c’est là que sont les besoins de Parrot.
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Vidéo : Admirez les nouveaux drones de Parrot en action.
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