Passer au contenu

Guy Nafilyan (Kaufmann & Broad) : ” Grâce à l’économie en réseau, nous avons réduit nos frais fixes “

Le constructeur a vendu 200 logements sur son site en 2000. Avec deux concurrents, il vient d’ouvrir Vivolio.com. Et croit à sa maison internet.

Guy Nafilyan préside l’une des principales sociétés de construction de maisons et appartements individuels : en France, depuis 1967, 30 000 logements ont reçu la marque Kaufmann & Broad et l’entreprise a réalisé 520 millions d’euros (3,4 milliards de francs) de chiffre d’affaires en 2000.La stratégie de Guy Nafilyan dans la net économie est à double détente : gestion interne d’abord, puis B to C. Kaufmann & Broad dispose de son propre site internet, mais partage ses ambitions avec Bouygues et Georges V Immobilier sur le site Vivolio.

Le Nouvel Hebdo :
Quelle est l’approche de Kaufmann & Broad à l’égard des nouvelles technologies de la communication ?
Guy Nafilyan : Nous y mettons des moyens considérables. D’abord, parce que notre réseau d’agences est très dispersé. Internet nous rapproche. Nous avons tissé une toile dans la Toile. Nous sommes à la fois très informatisés et très reliés.Quel est votre investissement ? Nous avons effectué un investissement global de 1,5 million d’euros, qui comprend les fonds versés dans le site Vivolio, que nous gérons avec Bouygues et Georges V Immobilier. Cette stratégie permet de réduire les coûts : nos frais fixes représentant 9 % du chiffre d’affaires, l’économie en réseau nous a fait gagner un point.Comment fonctionne votre propre site internet ? Notre site propre a une double vocation : commerciale d’abord, et financière ensuite, puisque nous sommes une société cotée. Il permet de réserver un logement, de présélectionner un programme. Grâce à lui, nous avons vendu 200 maisons individuelles et appartements sur un total de 3 500 l’an dernier. Et cette année, nous en sommes déjà à 120 produits vendus par ce biais.Êtes-vous satisfait du site Vivolio ? Le projet date de l’année dernière, et il n’est opérationnel que depuis quelques semaines. Nous avons vendu une vingtaine de logements grâce à lui sans aucune espèce de promotion particulière. Sa différence avec les sites immobiliers traditionnels repose sur le fait que nous effectuons une mise à jour quotidienne. Le prix est réel, la disponibilité des produits à la vente l’est aussi. Nous allons le promouvoir par référencement sur des sites à forte audience comme Yahoo, M6, Immostreet ou Selectaux.Du point de vue du marché et de votre carnet de commande, comment percevez-vous l’économie française et son éventuel ralentissement ? En 2000, il s’est vendu 70 000 logements privés contre 90 000 en 1999, en raison de l’effet bénéfique de la loi Périssol. Nous pensons que la progression sera cette année de 5 à 10 %, alors que l’immobilier de bureau connaît de son côté une très forte accélération. Les achats de logements ne sont pas corrélés aux taux, comme on pourrait le croire, mais à l’indice de confiance des consommateurs, qui a baissé de 7 points en mai.” Maisonnet “, la maison connectée que vous avez conçue avec France Telecom et Cisco, est-elle un gadget ou un vecteur de croissance ? Certainement pas un gadget. Il y a dix ans, nous avions lancé la maison domotique, qui a été un flop gigantesque. La maison tout internet, communicante, majore de 3 % le prix normal. Les maisons ont déjà beaucoup évolué technologiquement, en matière d’isolation phonique, par exemple. Internet est un nouveau pas. Concrètement, nous comptons en vendre 100 à 200, en 2002, soit près de 5 % de notre production.Quelle est la nature de votre relation avec votre maison mère aux États-Unis ? C’est un partenariat, même si nos réseaux ne sont pas ” interfacés “. Aux États-Unis, l’immobilier est un marché de premier achat. En France, notre marché, à 80 % des appartements et des maisons, concerne celui du second achat. Notre maison mère nous apporte beaucoup en terme de marketing. Mais l’échange vaut dans les deux sens. À l’origine, c’est le concept même de la maison Kaufmann & Broad qui est venu en France.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Philippe Bonnet et Hélène Puel