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Garage.com est devenu Garage Technology Ventures. Expliquez-nous les raisons de ce changement.Guy Kawasaki : Tout d’abord, la bulle Internet a éclaté et il n’est plus bon maintenant d’avoir .com dans son nom. Mais, plus sérieusement, nous avons pris la décision de changer notre nom et notre stratégie afin d’être plus crédible face aux investisseurs (capital-risqueurs, banquier…), auprès desquels nous levions des fonds pour le compte de nos clients.Avez-vous dû revoir vos tarifs ?Les tarifs sont restés les mêmes (5 % des fonds levés en liquide et 5 à 10 % de la start-up en action). Mais ce qui a changé, ce sont les modalités de paiement qui sont fondées sur nos performances. Ainsi, nous ne sommes payés qu’après avoir effectivement levé les fonds, et le pourcentage des actions de la société que nous recevons est relatif aux parts distribuées lors du tour de table en question et non pas au nombre de parts total de la start-up. Des gains que nous réinvestissons ensuite entièrement dans la start-up, soit environ 15 millions de dollars depuis nos débuts.Il y a un an, vous étiez bénéficiaire et sur le point de vous introduire en Bourse. Qu’en est-il aujourd’hui ?Nous serons déficitaires cette année et probablement l’année prochaine aussi. Comme vous le savez, la fenêtre de temps pour les introductions boursières (IPO) est fermée et rien ne permet de savoir quand elle s’ouvrira à nouveau. Historiquement, une entreprise pouvait tabler sur une IPO cinq ans après sa création, contre deux ans pendant la bulle Internet.Où en est votre stratégie à l’international ?Cette année, nous avons fermé nos filiales à Londres et en Israël, ainsi que les bureaux implantés dans différentes villes des Etats-Unis (Austin, Boston et Seattle). Nous avons également dû licencier en Californie [où est installé le quartier général de Garage, NDLR], ce qui reflète bien le ralentissement de l’activité.Quelles sont les principales différences que vous voyez aujourd’hui sur le marché du capital-risque ?Il est clair que les investisseurs ont pris le dessus sur les entrepreneurs. N’importe quelle excuse est bonne pour ne pas investir alors que, avant, c’était le contraire (n’importe quelle excuse était bonne pour investir). Le business plan, l’équipe et la technologie doivent être solides, mais cela ne suffit pas. Il faut aussi des clients ou au moins un pilote afin de montrer la viabilité de la solution en question.Ce n’est pas donc pas une bonne période pour démarrer sa start-up ?Au contraire, pour une entreprise dotée d’une bonne technologie, la période est idéale car les start-up moins sérieuses ne sont tout simplement pas financées. Alors que, pendant le boom, il était difficile de différencier une bonne entreprise d’une mauvaise. Il y a donc moins de concurrence sur un secteur donné.
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