Votre Livre blanc marque la mobilisation des grandes entreprises françaises pour le développement du haut débit. Quelles sont leurs inquiétudes ? Plusieurs de nos adhérents dont Citroën, Voyages-SNCF.com ou le groupe PPR nous ont interpellés sur le haut débit, car ils sont actuellement confrontés à une absence de visibilité dans leurs investissements en services en ligne innovants et en places de marché. Côté fournisseurs, seulement un quart des PME-PMI sont aujourd’hui équipées en haut débit, ce qui compromet la diffusion des applications partagées et limite les gains de productivité attendus.Cela signifie-t-il la privatisation de France Telecom ?Nous n’avons pas voulu aborder dans ce rapport la question politique de l’actionnariat de France Telecom. Ni stigmatiser l’opérateur historique, sur lequel pèse toute une série de contraintes. Néanmoins, le développement du haut débit est freiné par la position privilégiée de France Telecom et par la faiblesse de l’Autorité de régulation des télécommunications [ART, ndlr].Le marché suffit donc, selon vous, à élargir la demande…La dynamique de marché est essentielle. Plutôt que d’instaurer une obligation de service universel, nous préférons insister sur la qualité de service qui est, à nos yeux, avec le prix d’accès, le véritable moteur de la démocratisation de l’internet. Nous défendons l’idée d’une charte de services de qualité qui pourrait être placée sous le contrôle d’un tiers indépendant, autorité publique ou d’un opérateur de certification, comme le prévoit par exemple la loi de 1994 sur les certifications. Miser sur la qualité de service est la meilleure politique pour réconcilier le pays avec internet, et rentabiliser son économie.Croyez-vous au rôle des collectivités locales ?Certainement, même s’il faut, ici aussi, convaincre les élus locaux de l’utilité du haut débit. Ils ont gardé un très mauvais souvenir du plan câble. Je crois en la nécessité d’instaurer une politique d’expérimentation limitée et rapide, afin d’avoir un premier retour pour rassurer les élus et, le cas échéant, engager une politique massive par la suite. Il faut que la France devienne un territoire d’expérimentation.Défendez-vous des exonérations fiscales ?Il est urgent de créer des gains de performance au niveau des PME-PMI, à l’heure où de nouvelles contraintes pèsent sur l’entreprise, notamment avec les trente-cinq heures. À cet égard, une aide de l’État sous forme fiscale, soit sous forme de subventions dans le cadre de l’Anvar [Agence française de l’innovation], soit par réduction d’impôt sur les sociétés, serait intéressante pour soutenir la mise en place de réseaux virtuels d’entreprises. De telles mesures visent à rentabiliser toute la chaîne de l’e-business, en concrétisant les gains de productivité attendus avec internet dans la relation client-fournisseur.
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