Le champagne, c’est merveilleux. D’abord, ce bouchon qui claque comme un éclat de rire. Ensuite, ce pétillement de bulles qui finit en débordement de mousse joyeuse sur les bords de la coupe. Enfin, ce vin de fête que l’on déguste et qui euphorise… Mais, passé l’heure des libations, restent une table de banquet en désordre, et ce verre à moitié empli d’un liquide devenu rance ou insipide, perdu sur le coin d’un guéridon, près d’un cendrier débordant et puant. C’est la fin de la soirée. Les têtes tournent encore, mais demain…Demain, aujourd’hui, c’est la gueule de bois. Et la nouvelle économie se réveille. Tout étourdie de ses abus, abasourdie de constater que la fiesta techno, c’est fini.Retour à la réalité. Une addition à régler. Lourde dans ces lieux d’orgie qu’étaient, hier soir encore, ces boîtes branchées, Nasdaq (3 000 milliards de dollars envolés depuis mars) ou Nouveau marché. Déjà, le CAC 40 fait valoir que, s’il tient la cote, c’est grâce aux valeurs de la ” vieille économie “.Alors, on jette tout avec les cotillons maculés ?Certes non. A tout événement, célébration est bonne. Et les excès font partie du jeu. La ” nouvelle économie ” se retrouve net économie. Et ça ira comme ça. La révolution est quand même passée. Modifiant en profondeur les relations entre les différents acteurs économiques : fournisseurs, clients, intermédiaires. Revigorant la technologie et stimulant les idées. Reste maintenant à tout remettre en ordre. Proprement. Et à ne pas oublier que les lendemains de fête, l’aspirine, elle aussi, est effervescente.
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