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Guerre technologie US/Chine : Pékin prend de nouvelles mesures contre AMD et Intel

Connaissez-vous le terme « xinchuang » ? Il s’agit du nom donné à la stratégie de Pékin pour devenir technologiquement autonome dans des secteurs clés. Dernière mesure en date de cette stratégie : la Chine vient de durcir ses règles en matière d’achat informatique : tout PC ou serveur acquis par des membres de l’administration devra ne comporter aucun processeur fabriqué par les sociétés américaines Intel et AMD.

Nouvel épisode dans la guerre technologique entre les États-Unis et la Chine : Pékin a ordonné à ses fonctionnaires et membres du gouvernement de ne plus acquérir d’ordinateurs ou de serveurs comprenant des processeurs américains Intel et AMD. Microsoft fait aussi partie du lot : pas question de continuer à utiliser les systèmes d’exploitation Windows ou les bases de données situées à l’étranger. Désormais, les membres des administrations devront utiliser du matériel et des logiciels 100 % chinois, rapporte le Financial Times, le 24 mars dernier, en référence au « xinchuang », ou « innovation en matière d’application des technologies de l’information ». Il s’agit du nom donné à la stratégie de Pékin pour devenir technologiquement autonome dans des secteurs clés. Une manière de dépasser les restrictions de Washington sur les semi-conducteurs qui paralyse le pays depuis des mois.

Il ne s’agit pas d’une interdiction absolue : elle serait limitée à l’administration, et elle serait progressive : seuls les futurs achats seraient concernés. Cette règle, une réponse aux restrictions américaines que subit de plein fouet l’industrie chinoise depuis le 7 octobre 2022, daterait du 26 décembre dernier, détaillent nos confrères. En 2022 déjà, le pays avait demandé à certains fonctionnaires de remplacer leurs PC fabriqués à l’étranger par des solutions locales – ce qui avait boosté les ventes de Lenovo et de Huawei, rappelle PC Mag.

Des représailles suite à la dernière restriction américaine ?

Depuis la fin de l’année dernière, les achats de PC et de serveurs par des membres du parti et de l’administration nationale doivent respecter ces nouvelles règles : plus d’Intel ou d’AMD, au profit « de processeurs et de systèmes d’exploitation “sûrs et fiables” ». Tous les fonctionnaires, à l’exception de ceux travaillant pour une commune ou une plus petite localité, seraient concernés. Les entreprises d’État devraient aussi, d’ici 2027, achever leur transition technologique vers des fournisseurs nationaux, écrivent nos confrères, se basant sur deux sources.

Cette mesure a été décidée quelques jours avant l’entrée en vigueur de la dernière restriction américaine, qui implique cette fois une société européenne : ASML, le leader mondial d’équipements permettant de fabriquer des semi-conducteurs. Depuis janvier 2024, les sociétés chinoises ne peuvent plus acheter certaines machines fabriquées par ASML.

À lire aussi : Semi-conducteurs : pourquoi la Chine ne peut plus acheter de machines auprès du leader mondial ASML

Dans la guerre technologique entre Pékin et Washington, les États-Unis utilisent leurs lois de contrôle aux exportations pour empêcher que des technologies américaines (comme les semi-conducteurs) ou celles de leurs alliés (comme ASML) arrivent sur le sol chinois. Tout est fait pour ralentir la Chine dans la course à l’IA – et à d’autres secteurs clés technologiques. Les semi-conducteurs sont en effet indispensables dans la fabrication d’outils d’IA et de nombreux autres produits, et se passer des technologies américaines demande des investissements abyssaux.

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Ce qui n’a pas empêché l’administration chinoise d’enclencher un grand plan pour devenir autonome. Et de prendre des mesures symboliques face aux restrictions américaines comme celles repérées par nos confrères ici. Dans sa liste de 18 processeurs et des systèmes d’exploitation identifiés comme étant « sûrs et fiables », tous sont, sans surprise, produits par des entreprises chinoises comme Huawei, le géant des télécoms placé sur liste noire aux États-Unis, et Phytium, un groupe soutenu par Pékin. Résultat, exit Windows, Arm et Intel qui étaient jusqu’à présent utilisés par les fabricants chinois de PC et de serveurs. La mesure devrait faire mal aux principales intéressées, pour qui la Chine est loin de représenter un marché de niche.

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Source : Financial Times