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Guerre des semi-conducteurs : Joe Biden sur le point de publier une toute dernière restriction aux exportations ?

Une dernière restriction pour la route ? L’administration américaine profiterait des derniers jours de fonctions de Joe Biden pour publier de nouvelles limites à la vente de semi-conducteurs à la Chine et à d’autres pays rivaux des Etats-Unis. Et cette fois, les nouvelles règles concerneraient… le monde entier.

Alors que Joe Biden quittera le 20 janvier prochain ses fonctions à la Maison-Blanche, le président des États-Unis serait sur le point de publier, in extremis, une toute dernière restriction aux exportations de semi-conducteurs – vers la Chine et d’autres pays « rivaux ». Cette fois, ces futures restrictions seraient bien plus larges que toutes les précédentes émises depuis le 7 octobre 2022 : elles concerneraient en effet… le monde entier.

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Selon des sources de Bloomberg qui ont souhaité rester anonymes, citées dans un article publié mercredi 8 janvier, Joe Biden annoncerait avant son départ d’ultimes restrictions qui s’ajouteront aux trois dernières. Elles seraient spécifiques à la vente de puces destinées à entraîner ou faire fonctionner des outils d’intelligence artificielle (IA) générative.

Trois nouveaux niveaux de restriction

Depuis des années, l’administration américaine cherche à entraver le développement technologique de la Chine. Pour ce faire, Washington a limité la capacité des fabricants de puces américains, comme Nvidia et AMD, à vendre des processeurs avancés à Pékin, mais aussi, dans une moindre mesure, à Moscou. Certaines règles ont également été étendues aux pays alliés des États-Unis. Mais cette fois, les futures restrictions rebattraient la carte du monde en trois :

  • les pays alliés des États-Unis conserveraient un accès illimité aux puces développées par Nvidia, le géant américain des semi-conducteurs, et d’autres entreprises locales ou alliées. Parmi eux, on trouve le Japon, l’Australie, la Corée du Sud, Taïwan, le Canada, ainsi que la majorité des pays européens (comme les Pays-Bas, l’Allemagne, la France mais pas le Portugal ou la Suisse) ;
  • les pays rivaux comme la Chine, la Russie, mais aussi l’Iran, l’Irak, le Soudan, la Lybie, la République démocratique du Congo… ne pourraient plus du tout importer ces semi-conducteurs ;
  • pour tous les autres pays du monde comme les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite ou encore les pays d’Amérique du sud et d’Asie du sud est, « des limites à la puissance de calcul seraient imposées », écrivent nos confrères, sans donner davantage de précisions.

Un nouveau statut d’utilisateur final validé

Les entreprises localisées dans la dernière catégorie pourraient ne pas avoir à respecter ces nouvelles limites si elles acceptent « un ensemble d’exigences de sécurité du gouvernement américain et de normes en matière de droits de l’homme ». Elles obtiendraient alors le statut « d’utilisateur final validé  (UFV) », un statut qui leur permettrait de « développer et de déployer l’IA dans des environnements sécurisés à travers le monde », expliquent des sources de nos confrères.

Comme toujours, le diable se cache dans les détails auxquels nous n’avons pas encore accès : quelles exigences de sécurité et normes devraient être acceptées ? Quels semi-conducteurs seraient concernés ? S’agit-il seulement des puces fabriquées par des entreprises américaines, ou des puces développées grâce à une technologie américaine (un spectre beaucoup plus large) ou encore celles fabriquées par des alliés des États-Unis ?

Pour Nvidia, ces règles constitueraient « un changement majeur de politique »

Ces nouvelles règles auraient néanmoins deux objectifs : d’abord, concentrer le développement de l’intelligence artificielle aux États-Unis et dans les pays alliés. Il s’agirait ensuite, via le statut d’UFV, d’amener les entreprises du monde entier à adopter les normes américaines – dont les restrictions aux exportations – toujours selon les sources de Bloomberg.

Nvidia, pour qui ces limites imputent les ventes de ses semi-conducteurs, a réagi vivement dans un communiqué cité par nos confrères : il s’agirait d’« une règle de dernière minute restreignant les exportations à la majeure partie du monde ». De quoi « constituer un changement majeur de politique qui ne réduirait pas le risque d’utilisation abusive, mais menacerait la croissance économique et le leadership des États-Unis ».

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