La nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans l’industrie déjà fragilisée du jeu vidéo français. Le 20 décembre dernier, l’américain Electronic Arts (éditeur des jeux Les Sims, Fifa, NBA…) annonçait le rachat à
Talpa Beheer [société contrôlée par John De Mol, l’un des pères de la télé-réalité, NDLR] de 19,9 % du capital d’UbiSoft. Qui, en réponse, tente de mobiliser ses actionnaires contre cette attaque surprise.Sitôt l’information connue, le titre UbiSoft, qui déprimait depuis quelques temps, a fait un bond de près de 60 %. Quelques jours auparavant, l’éditeur français (de Splinter Cell, Ray Man ou encore
Prince of Persia) avait publié une perte nette de 43 millions d’euros pour le premier semestre de son exercice fiscal 2004-2005.L’irruption d’Electronic Arts (EA) au capital d’UbiSoft a pris de court la famille Guillemot, toujours aux commandes du groupe hexagonal. Dans un communiqué, publié le 21 décembre, UbiSoft dénonce dans la man?”uvre de son
concurrent américain ‘ une opération hostile ‘.
consoles (nouvelle XBox et nouvelle PlayStation notamment) ‘, ajoute un porte-parole de la société française. De son côté, Electronic Arts n’a pas souhaité faire de commentaire sur ces déclarations.
Ubisoft rassemble ses troupes
Pour faire face à la bataille qui se profile aujourd’hui, les dirigeants d’UbiSoft devraient rencontrer dès la semaine prochaine ‘ tous les actionnaires dont les lignes sont suffisamment importantes pour influer
sur le devenir de la société ‘, indique le quotidien Les Echos dans son édition du 29 décembre. Selon l’AFP, Electronic Arts (dans l’attente d’un accord de la part de l’autorité américain de contrôle
des concentrations) est aujourd’hui avec ces 19,9 % le premier actionnaire d’UbiSoft, devant les actionnaires-fondateurs à 15 % et la Caisse des dépôts et consignations à 6 %, une grande partie du capital étant côté en Bourse.Sur le papier, entre Electronic Arts et la direction actuelle d’UbiSoft le combat semble bien inégal. D’un côté, le rachat de 19,9 % du capital d’UbiSoft n’aurait coûté à EA que 60 millions de dollars, une goutte d’eau pour un
groupe dont la trésorerie s’élève, d’après Les Echos, à 2,4 milliards de dollars. De l’autre, UbiSoft, malgré des succès commerciaux importants (comme le dernier opus de Prince of Persia), ne semble pas
jouer dans la même catégorie, avec un chiffre d’affaires de 130 millions d’euros sur les six premiers mois de son exercice fiscal.
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