Le clergé breton est entré en rébellion. Et les clochers assiégés, de Plougastel au Guilvinec, menacent de sonner le tocsin. C’est que, figurez-vous, Bouygues Telecom, sous prétexte de croisade pour garantir au rural ?” comme à tout le monde ?” les bienfaits d’un portable, a niché des émetteurs dans une bonne centaine de clochers de l’Ouest de la France depuis deux ans. Ces points idéalement hauts, permettant, de plus, une intégration discrète des antennes, ne manquent ni de charme ni d’efficacité dans les horizons dégagés.Ni, d’ailleurs, le nouveau paroissien de dévotes attentions : d’une généreuse obole de 4 000 francs par an et par clocher, il réconforte, en effet, le revenu déficient du denier du culte. Sans parler des frais de quelques menues et nécessaires réfections pertinemment entreprises pour loger son fourbi dans les tours séculaires. Mais, soumises à la tentation, les autorités cléricales du Finistère n’ont pas succombé. Avec raison. Diable ! Il s’en faut de peu pour que les deux autres opérateurs de téléphonie mobile, torturés par le péché de jalousie, se ruent à l’assaut de ces édifices élancés. Entraînant, qui plus est, dans leur quête profane du point haut, ceux de l’UMTS. Une guerre de clochers new look, en quelque sorte…Une idée, cependant, que leurs services marketing pourraient prêcher : la garantie, octroyée par concordat, que nos portables impies sonnent lheure des mâtines, des vêpres et de la grand-messe pour rappeler à leur devoir des ouailles par trop de forfaits éparpillées.
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