A l’examen de ses résultats du 3e trimestre 2000, l’opérateur a pu se convaincre que c’est dans l’hébergement et dans la vente en gros de capacités IP sur son réseau dorsal paneuropéen qu’il avait le meilleur potentiel de croissance. Il y a déjà acquis une position de leader, mais ce leadership pourrait s’affirmer bien plus nettement encore. Il est, hélas, plombé par un cours en Bourse en chute libre et un Ebitda, certes en voie d’amélioration, mais toujours lourdement négatif. Au 3e trimestre, cet Ebitda était de ?” 9,6 millions d’euros, contre ?” 17,5 millions au second trimestre.Pour se sortir le plus rapidement possible de cette ornière, GTS a donc fait le choix de ne plus chercher à développer des activités dont le retour sur investissement est trop long.Résultat : lui, qui avait grossi par rachats successifs, reprend le chemin inverse. Après avoir déjà choisi de revendre son activité de téléphonie longue distance résidentielle et de cartes prépayées, après s’être déjà retiré de Flag Telecom, il est déterminé à revendre également son activité de services aux entreprises (téléphonie longue distance, numéros spéciaux, accès Internet, VPN et hébergement de sites Web).Encore faut-il que cette activité soit vendable. Il a donc également été décidé de changer l’ancienne organisation en cinq divisions opérationnelles et de la remplacer par une organisation en unités d’affaires autonomes, directement cessibles.Ces unités d’affaires seront au nombre de quatre :- GTS Broadband Services, qui se concentrera sur la fourniture de services et de solutions large bande aux opérateurs, aux ISP, aux ASP, ainsi qu’aux entreprises centrées sur le Web. Au nombre de ces services, on trouvera les VPN IP, l’hébergement dédié, l’accès Internet direct et haute capacité, et les services de streaming.Cette unité d’affaires hérite évidemment de toutes les infrastructures de l’opérateur : le réseau Ebone, le réseau fibre optique paneuropéen, les circuits du câble transatlantique FA-1, les boucles optiques urbaines dites City Enterprise Networks, les quatre centres d’hébergement on-net, ainsi que les équipes techniques chargées de leur exploitation. Elle sera le noyau du futur GTS ;- GTS Business Services regroupera toute l’activité PME. Cette activité couvre aujourd’hui une dizaine de pays de l’Europe occidentale, mais c’est évidemment en France qu’elle est la plus développée, suite aux rachats d’Omnicom et d’Esprit Télécom. Cette unité d’affaires sera juridiquement constituée début 2001 pour pouvoir être mise en vente en mars prochain ;- GTS Central Europe propose des services voix, données et Internet aux multinationales, ISP et PME de la République tchèque, de Pologne, de Hongrie, de Slovaquie et de Roumanie. Cette unité n’est pas destinée à être cédée dans l’immédiat, dans la mesure où elle s’adosse directement à GTS Broadband Services ;- Golden Telecom, enfin, se résume à la participation de 62,6 % prise par GTS dans Golden Telecom, fournisseur de services Internet et de télécommunications intégrés en Russie et dans la Communauté des Etats indépendants. Cette participation est également à vendre.
GTS Omnicom réorganisé
Mais, dès avant cette restructuration, GTS Omnicom avait entrepris de réorganiser ses réseaux de vente directe et indirecte. Motifs : la demande des PME a beaucoup évolué depuis un an. Elle n’est plus axée sur la voix, qui a été la compétence historique de l’opérateur, mais sur les services Internet, qui exigent une compétence différente, relativement nouvelle pour lui.La difficulté est donc d’être capable de vendre à bon escient, à travers un guichet unique, deux prestations n’ayant rien de commun. Il ne suffira plus de segmenter le marché selon la taille des entreprises, comme pour la téléphonie. Il faudra les aborder selon leur profil d’activité. Une PME centrée sur le Web aura, en effet, des besoins différents de ceux d’une PME classique.En vente directe, GTS Omnicom désignera donc des experts voix et des experts Internet. Il renforcera également la gestion et la fidélisation des clients. Ses revendeurs, en revanche, resteront plutôt généralistes, mais devront se spécialiser sur des segments précis (profils d’activité, tailles d’entreprises, zones géographiques…). Ces revendeurs sont actuellement plus d’une centaine (intégrateurs, sociétés de services, distributeurs de mobiles, installateurs téléphoniques, Web agencies, distributeurs informatiques, revendeurs…). Ils ont pour objectif de réaliser la moitié du chiffre d’affaires en France en 2001.Cette réorganisation sera opérée à effectifs constants, mais devra néanmoins être accompagnée d’un plan social en raison des réaffectations de personnel.Pour autant, GTS Omnicom n’a pas connu l’échec avec les services IP introduits au début de l’été. “Nous recrutons actuellement une centaine de clients par mois auprès de notre clientèle historique, mais aussi auprès des professionnels de l’Internet, des petits ISP, et de quelques très grands comptes, grâce à notre couverture internationale”, explique Pierre Lestage, p.-d.g.Le bilan est également encourageant pour la revente des services mobiles d’entreprise de Bouygues Telecom. Depuis mars dernier, plus de 1000 entreprises clientes ont pu être conquises parmi les utilisatrices de services fixes. “Notre but n’est évidemment pas d’avoir des clients uniquement mobiles”, précise Pierre Lestage.A ce jour, cependant, la cession de l’activité grand public et cartes prépayées n’a toujours pas abouti. Huit candidats se sont présentés, dont Intercall, Liberty Surf et des opérateurs étrangers, mais avec des propositions de prix peu convaincantes, Liberty Surf proposant même un troc. “Nous allons donc garder nos cartes prépayées encore quelque temps pour mieux les valoriser “, conclut Pierre Lestage. GTS Omnicom couvre aujourd’hui le territoire métropolitain à travers huit directions de zone (Paris, Lille, Rouen, Strasbourg, Lyon, Marseille, Toulouse et Nantes) (www.gts-omnicom.com) (www.gts.com).
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