Le temps des salons et autres grandes messes de la tech est-il révolu ? Chaque année, de plus en plus de constructeurs majeurs font l’impasse sur ce type d’événements et même le CES, pourtant incontournable il y a quelques années, ne déroge pas à cette nouvelle règle. Est-ce pour autant la mort du salon phare de la planète tech ? Retour sur l’édition 2025.
L’IA au cœur du CES
Sans surprise, les deux mots les plus prononcés et entendus à Las Vegas pendant une semaine étaient : intelligence artificielle ou AI dans la langue de Shakespeare. Cela n’a rien d’étonnant, bien entendu, dans la mesure où le mot valise est employé à toutes les sauces et dans toutes les conférences tech depuis plus de 18 mois, mais il fait désormais partie intégrante de chaque argumentaire produit, qu’il s’agisse d’un petit gadget domestique ou d’un véhicule de transport de personnes.
Côté produits grand public, il faudra désormais compter sur des applications d’IA ailleurs que sur son smartphone, notamment sur son ordinateur portable, mais aussi et surtout sur son téléviseur. Jusqu’ici, l’IA sur les télés servait surtout à améliorer l’image en générant des pixels supplémentaires, sur des tâches d’upscaling, par exemple. Dès les prochaines mises à jour des OS, l’IA prendra de plus en plus de place, que ce soit sur l’organisation de l’interface, mais aussi sur la façon d’interagir avec son téléviseur. Des fonctions de recherche plus poussées, des options d’amélioration de l’image à la demande, les possibilités sont nombreuses et les fabricants semblent prêts à les exploiter.
Les grandes tendances du CES
Nous nous attendions à voir des bagues connectées partout et c’est un autre accessoire qui a inondé le salon : les lunettes connectées. Dans la foulée des Ray-Ban de Meta beaucoup d’acteurs cherchent à se placer sur ce marché porteur. Et sur ce point, les innovations sont nombreuses. On pense par exemple aux lunettes connectées de Hallyday qui projettent un petit écran qui vient se placer dans l’angle de vision et qui apporte des infos en temps réel au porteur. Mais la jeune start-up n’est pas la seule à s’être illustrée sur ce type de produits. Des acteurs tels qu’Essilor ou Zeiss se sont également montrés avec leurs technologies maison. Si pour la plupart des produits montrés, la commercialisation semble possible, il semble évident que ce marché est en train de se structurer et que les lunettes connectées vont se développer au cours de l’année.
L’autre secteur qui prend de plus en plus de place au CES, c’est la domotique qui occupe désormais un hall complet du salon à Las Vegas. En domotique, les stars du CES cette année, ce sont les petits robots domestiques : aspirateurs robots, tondeuses robots, lave-vitres robots, bref, tous ces assistants qui permettent de gagner du temps et du confort de vie.
La différence avec les précédentes années, c’est que tous ses produits semblent arriver à maturité avec ces performances dignes de ce nom. C’est notamment le cas des nouvelles générations de tondeuses de jardin qui n’ont plus besoin de fil de guidage pour opérer. Celles-ci fonctionnent désormais avec des capteurs évolués, tels que des Lidar ou des caméras.
Quant aux robots plus classiques, les progrès sont aussi notables avec des évolutions vraiment intéressantes, notamment chez les aspirateurs robots. Chez Roborock, par exemple, le Saros Z70 dispose d’un bras robotique qui permet de ramasser et de ranger tous les petits objets qui trainent par terre. Chez Dreame, le nouveau modèle, le X50 parvient à passer les obstacles et les petites marches jusqu’à 6 cm de haut. Pas de quoi révolutionner la catégorie, mais de nouvelles pistes de développement qui prouvent que des évolutions sont encore possibles, même sur des produits aux capacités a priori limitées.
OLED vs LCD : le match est relancé !
Que ceux qui avaient déclaré l’OLED vainqueur du duel qui l’opposait au LCD se méfient. Le bon vieil LCD pourrait ne pas avoir dit son dernier mot. Depuis quelques années déjà, la technologie miniLED lui permet de proposer de bien meilleurs contrastes tout en allant chercher des diagonales élevées, et s’il ne peut atteindre la profondeur des noirs de l’OLED il n’a pas à rougir en termes de qualité d’image. Mais au CES 2025, ce duel classique OLED vs LCD est entré dans une nouvelle dimension. Du côté du LCD, une nouvelle technologie est venue bousculer le marché : le RGB local diming, ou la possibilité d’utiliser les LED classiques rouge, verte et bleue pour générer de la lumière et pas seulement se contenter des LEDs bleues pour cette tâche. Hisense semble à la pointe de cette nouvelle technologie et TCL dispose également de sa solution. Le résultat, tel qu’il est apparu sur les modèles de démonstration, semble prometteur avec des noirs très profonds et un niveau de contraste inédit sur du LCD. Cela sur des dalles allant jusqu’à 116 pouces de diagonale…
Pour autant, l’OLED a-t-il perdu son avantage concurrentiel ? Plus chère, la technologie chère à LG, mais aussi à Samsung depuis trois ans, pouvait se targuer d’une meilleure qualité d’image. Surtout, depuis quelques mois, elle semblait en mesure de corriger l’un de ses rares défauts avec des filtres anti-reflets très efficaces. Mais il demeurait une faiblesse. Faiblesse que le CES 2025 semble sur le point de renvoyer dans le passé : la luminosité. En effet, que ce soit sur du White OLED ou du QD OLED les fabricants de dalles annoncent des progrès constants en matière de luminosité tous les ans. Des progrès qui se vérifient plus ou moins dans les tests… Mais cette année, l’OLED semble avoir franchi un palier technologique. LG a abandonné son MLA, Samsung a changé son procédé sur le QD OLED avec le S95F et le résultat est le même dans les deux cas : une explosion annoncée de la luminosité avec des valeurs proches des 4 000 nits. Ce chiffre, inimaginable il y a encore quelques mois, devra bien sûr être vérifié par le 01Lab, mais en attendant, le duel OLED vs LCD a repris de plus belle.
Le grand absent du salon : la voiture électrique
Les marques auto en ont-elles terminé avec le CES ? Pour la première fois depuis plusieurs années, les constructeurs semblent avoir boudé Las Vegas. Très peu d’entre eux étaient présents sur le salon et, parmi ceux qui ont fait le déplacement, aucun n’a présenté de nouveau véhicule.
Certes, il y a bien Sony qui, avec son Afeela 1 développée en partenariat avec Honda, a officialisé la version finale de sa voiture autonome, mais celle-ci n’arrivera que l’an prochain et uniquement en Californie dans un premier temps. Lorsqu’on ajoute à ces premières limitations un prix de 93 000 dollars au minimum, on comprend que la voiture électrique de Sony ne risque pas d’arriver chez nous de sitôt.
En revanche, le partenaire du japonais, Honda a présenté deux concepts, un SUV et une berline, qui marquent enfin le virage électrique de la marque. Un peu tard ? À l’inverse, la marque qui n’est pas en retard, c’est Xpeng qui voit déjà où elle veut être dans quelques années. Le jeune constructeur chinois s’est illustré avec un concept très remarqué : un SUV capable de contenir dans son coffre un drone de transport individuel. Finalement, chez les constructeurs les plus reconnus, c’est BMW qui a réussi à tirer son épingle du jeu en profitant du salon pour dévoiler sa prochaine interface. Nommée Panoramic iDrive, celle-ci équipera toutes les BMW dès 2025. Visuellement très réussie et personnalisable, elle promet de donner un coup de boost à l’habitacle des voitures allemandes.
Nvidia marque le CES de son empreinte
Mais ce qu’on retiendra sans doute dans quelques années de ce CES 2025, ce n’est ni une technologie ni un produit, c’est à quel point il a consacré Nvidia comme la marque tech la plus puissante du moment. Cela a débuté dès l’ouverture officielle du salon, puisque c’est le CEO emblématique de la marque, Jensen Huang qui a animé la traditionnelle conférence inaugurale du salon.
Mais surtout, la marque de Santa Clara semble avoir plus qu’un pied dans toutes les technologies majeures des années à venir. De l’IA bien entendu, où ses GPU font figure de référence, à l’automobile, où elle est devenue un acteur incontournable, en passant par la robotique avec son projet Cosmos ou encore le jeu vidéo. Si la RTX50 aretenu l’attention des observateurs, Nvidia était tout simplement partout, même quand il n’était pas là. Pour preuve : même la Switch 2 dont il a été beaucoup question sur les derniers jours du salon (et qui n’a toujours pas été annoncée) devrait embarquer du Nvidia…
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