Passer au contenu

Grisaille dans les directions informatiques, soleil sur les SSII

Selon l’Apec, les perspectives d’avenir sont plus favorables aux cadres des sociétés de services qu’à ceux des DSI.

Le parcours semblait immuable. Après ses premières armes en SSII, l’informaticien quittait le monde des ‘ marchands de viande ‘ pour rejoindre l’utilisateur. Gagnant ainsi en stabilité, en
possibilités de carrière, et en avantages sociaux. La dernière étude de l’Apec remet en cause ce modèle.Premier constat : les informaticiens des DSI ont le moral dans les chaussettes. Plus d’un tiers estiment que le climat social de leur entreprise risque de se dégrader dans les prochains mois. Non seulement des menaces pèsent
sur l’emploi ?” 16 % ont connu un plan social et 24 % redoutent de se retrouver au chômage ?”, mais en outre ils ne se s’épanouissent pas dans leur travail. Au quotidien, la gestion administrative prend de
plus en plus d’importance, au détriment de la production opérationnelle et du management. Et seuls 48 % des cadres de DSI se satisfont de leurs perspectives de carrière. Dix points de moins que la moyenne cadre.Situation inverse pour leurs confrères en SSII. Un peu plus confiants dans leur avenir professionnel (53 %), ils retrouvent en société de services ce qu’ils sont venus chercher : le contact client et les tâches
opérationnelles. La conjoncture plaide aussi en leur faveur. Si les offres d’emploi ont augmenté de 62 % en 2005, ce sont bien les SSII et les éditeurs qui, à l’origine de plus de sept offres sur dix, tirent le marché. De
quoi donner des fourmis dans les jambes après les années de crise. 7 % des cadres de SSII ont changé d’entreprise en 2005, soit deux points de plus que l’ensemble des cadres.Et s’ils n’ont pas encore sauté le pas, 33 % se sont engagés dans cette voie ?” entretien de recrutement, activation des réseaux ?”, et 30 % observent le marché ?” CV réactualisé,
consultation des offres. ‘ Habitués à changer de client et de projet, les informaticiens des SSII sont plus enclins à la mobilité ‘, tempère Pierre Lamblin, directeur du département études et recherche
de l’Apec.

Une sédentarité plus subie que choisie

A contrario, seuls 2 % des salariés des DSI ont été voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Cette réserve est plus subie que choisie. Pour l’Apec, les informaticiens des DSI envisagent avant tout
leur avenir hors de leur entreprise. D’autant que les possibilités de promotion sont plus réduites en DSI qu’en SSII, avec un taux de mobilité interne de respectivement 10 et 15 %. Encore faut-il avoir les moyens de partir.
L’étude stigmatise la moyenne d’âge plus élevée ?” seuls 29 % ont moins de 35 ans, contre 52 % en SSII ?” et l’obsolescence rapide des compétences.Les tendances observées ne sont pas nouvelles. La vague de fond de l’externalisation vide les DSI de ses compétences techniques au profit des prestataires. Sur la base d’une simulation sur dix ans d’une DSI type, le
cabinet de conseil KLC arrivait récemment à une réduction par plus de trois des effectifs. De son côté, l’industrialisation en cours dans les SSII ouvre des voies. Par exemple, la création des centres de services introduit de nouvelles
fonctions hiérarchiques sédentaires. Il est possible de faire carrière en SSII. Et ça, c’est nouveau.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Xavier Biseul