Nous l’avons plusieurs fois relevé sur 01net. : par temps de grève, les sites Internet de covoiturage, qui servent à mettre en rapport conducteurs et passagers pour partager les frais sur un même trajet, enregistrent parfois des pics d’activité. Apparemment, c’est à nouveau le cas actuellement, avec les mouvements sociaux contre la réforme des retraites. Mais cette fois la pénurie de carburant et les stations-service fermées amènent les conducteurs à laisser autant qu’ils le peuvent leur voiture au garage.
C’est en tout cas le constat du site covoiturage.fr qui enregistre 60 000 requêtes par jour sur son moteur de recherche, contre 30 000 en temps normal . « Il y a beaucoup de recherches pour des trajets courts domicile-travail, et les annonces correspondantes ont une durée de vie plus courte parce que les voitures sont vite remplies », explique un porte-parole du site.
Les conducteurs utilisent le site plus que d’habitude : ils cherchent d’autres conducteurs pour se regrouper et alterner l’utilisation de leurs voitures respectives. Le but, n’est pas de réduire la pollution ou de partager les frais, mais tout simplement d’économiser l’essence.
Avec le retour de l’essence, fini le covoiturage
Le site laroueverte.com signale lui aussi un « effet grève ». Il revendique une augmentation de fréquentation de 30 % par mois, avec « près de 80 % de nouvelle visites » et 57% d’inscriptions supplémentaires depuis le début de septembre.
Spécialisée dans le développement de sites personnalisés de covoiturage (pour les entreprises, les collectivités), la société Ecolutis a un œil sur les sites de ses clients. « Depuis dix jours, nous constatons un doublement du dépôt d’annonces sur l’ensemble de nos sites de covoiturage en France, explique Olivier Demaegdt, gérant et associé de la société. En revanche, difficile de savoir si c’est dû à la pénurie d’essence ou aux grèves ».
Il reste qu’à chaque grève des transports en commun, les sites d’Ecolutis enregistrent des hausses de fréquentation. Mais Olivier Demaegdt ne se fait pas trop d’illusions sur les conséquences du manque d’essence pour le covoiturage : « J’ai le sentiment que notre premier réflexe reste de “chercher du carburant à tout prix”, et si nous sommes à sec, alors nous nous tournons vers les sites de covoiturage ». Autrement dit, dès que les stations-service seront bien approvisionnées, fini le covoiturage…
Enfin, tous les sites ne sont pas impactés. carstops.org, par exemple, note 10 % d’inscriptions en plus ces deux derniers mois, mais ne considère pas cela comme une hausse significative et propre à la situation actuelle.
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