Le Web comme rampe de lancement de nouveaux artistes, en marge des majors du disque, est un phénomène en passe de devenir un vrai argument marketing. C’est en tout cas ce qui est en train d’arriver à Grégoire, chanteur
français de 29 ans mis sur le devant de la scène par le site MyMajorCompany et actuellement classé parmi les premières ventes de disques.Inauguré
au mois de décembre 2007, le site permet à des artistes de présenter leurs créations en ligne et de soulever des fonds
auprès des internautes. Objectif : obtenir 70 000 euros pour enregistrer un album. Les internautes, eux, seront rémunérés en retour sur les ventes.Grégoire s’est inscrit sur le site le 20 décembre 2007. A la mi-février, il réunissait les 70 000 euros auprès de 347 internautes. Ceux-ci ont investi entre 20 et 6 020 euros. Cette dernière somme
vient d’un certain Marc, chef d’entreprise disposant d’un fortune personnelle, selon MyMajorCompany.Grégoire entre une semaine après en studio et sort son premier single au printemps. De son côté, le site assure tout le travail de promotion. ‘ Nous sommes un vrai label, explique Simon Istolainen,
l’un des responsables du site. On fait tout le travail de bout en bout. Les radios ont commencé à passer le single, mais c’est vraiment parti quand NRJ a joué le jeu, à la mi-août. Le clip sur YouTube en est à plus de
1 million de visites… C’est un effet de cercle vertueux. ‘
Pas le premier exemple
Depuis le 22 septembre, l’album de douze titres Toi+moi est distribué par Warner Music. Il est arrivé sur le marché en se classant directement numéro 2 des ventes d’albums. Depuis, Grégoire a eu
les honneurs du journal télévisé de France 2 et est l’un des derniers gros buzz du Web, même si, contrairement à ce qu’il se dit, il n’est pas le premier à avoir été produit par les internautes.Au printemps dernier,
The Vernon Project récoltait 3 000 euros sur le site NoMajorMusik, au concept proche de MyMajorCompany, un
budget beaucoup plus limité puisque consacré à un single.Une belle histoire que celle de Grégoire, mais quid des internautes qui en sont à l’origine ? Ils sont censés se partager 30 % des revenus sur les ventes physiques et numériques. L’artiste touche 20 %, et le
site 50 %. ‘ A 50 000 ventes, tous les internautes seront remboursés de leur investissement, détaille Simon Istolainen. A 100 000, ils le doublent, à 200 000, ils le multiplient
par quatre. ‘Mais tous ces chiffres et pourcentages sont calculés après que le distributeur Warner a prélevé sa marge, que le site et le distributeur ne communiquent pas. Les 347 internautes qui ont financé l’album sont informés des chiffres
des ventes par le distributeur, qui envoie ses relevés sur un espace réservé du site.Actuellement, la promotion insiste sur le fait que l’album est ‘ disque d’or ‘, soit 75 000 exemplaires vendus. Or, il s’agit des ventes aux détaillants, autrement dit du nombre de disques
dans les bacs, précise Simon Istolainen. Les ventes effectives approchent les 50 000. C’est ce chiffre qui est communiqué aux internautes producteurs.
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