Linux et S/390, un couple naguère improbable, récemment devenu réalité. Mais avec une connotation anecdotique. Aujourd’hui, IBM clame sa volonté – et se donne les moyens – de lui offrir une dimension stratégique. Techniquement, rien de nouveau, puisque, depuis quelques mois déjà, on peut télécharger le code de Linux pour S/390 en mode open source. ‘ C’est le pur et vrai Linux ‘, insiste Daniel Bakouch, directeur des grands systèmes chez IBM France. Et deux milliers d’utilisateurs auraient déjà franchi le pas. Mais, aujourd’hui, IBM appose son cachet, tout d’abord en passant des accords avec deux poids lourds du monde Linux -SuSE et TurboLinux -, qui distribueront la version S/390 de Linux. Le constructeur lance également une offre de services d’assistance. Enfin, il s’engage à porter sous Linux ses logiciels aujourd’hui disponibles sous Unix et OS/390, tels que DB2, toute l’offre Tivoli, ainsi que des middlewares. Cet engouement soudain peut surprendre, concernant une famille de produits aussi vénérable et ayant subi tant de faux départs vis-à-vis d’Unix. S’agit-il de la dernière tentative pour sauver les dinosaures d’une lente disparition ? IBM avance un argument plus positif, récurrent sans être faux. ‘ La plate-forme S/390 offre un taux de disponibilité très élevé, critère essentiel pour les applications de commerce électronique, auxquelles Linux offre désormais le meilleur des deux mondes ‘, explique Daniel Bakouch.
Vers la cohabitation des deux systèmes
Cette volonté fédératrice passe par la cohabitation des deux systèmes. En effet, si Linux version S/390 peut tourner dans des machines virtuelles VM, ou même prendre seul le contrôle d’une machine, il a pour vocation d’être mis en ?”uvre dans une partition logique. Dès lors, les traditionnels middlewares permettent de faire communiquer des applications tournant sous des systèmes différents. Un serveur Web Apache sous Linux diffusera, par exemple, des pages dynamiques résultant de requêtes sur une base DB2 sous OS/390. Pour que la sauce prenne, il faudra que les éditeurs tiers portent leurs applications. Ce qui sera d’autant plus facile qu’elles sont déjà souvent disponibles sous Linux. BMC Software et Software AG sont les premiers à s’engager. BMC porte ainsi Patrol, sa solution d’administration de systèmes et d’applications. Tandis que Software AG en fait autant avec Tamino, son serveur de données XML. Et ce avec le même enthousiasme qu’IBM. ‘ Les applications de commerce électronique sont souvent à cheval sur des plates-formes matérielles variées. La disponibilité de Linux sur la plupart d’entre elles facilitera la consolidation ‘, explique Denis Tabourdeau, responsable marketing produits chez Software AG France.
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