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Grand écart pour les prévisions de dépenses informatiques en 2003

Difficile d’utiliser les indicateurs traditionnels pour planifier son budget informatique. D’autant que la morosité actuelle ne serait pas due à un creux de conjoncture, mais à un changement profond des attentes des
utilisateurs.

Il suffit de faire le test : prendre un moteur de recherche et demander ‘ dépense informatique 2003 ‘. Tout et son contraire s’affiche alors. Certains, comme Gartner, sont plutôt optimistes : après un
déclin de 0,2 % en 2002, la dépense informatique mondiale devrait se reprendre en 2003 et progresser de 5,8 %. L’Aberdeen Group est dans la même tonalité, annonçant une hausse de 4 % cette année, contre une stagnation de 1 % l’an
passé. Même IDC croit à une progression de 2 à 5 % en 2003.Mais il y a aussi les Cassandre, tel le Meta Group. Selon ce cabinet américain, la dépense informatique dégringolera de 3 à 5 % cette année, après avoir déjà chuté de 3 % en 2002. Même pessimisme chez Goldman Sachs, pour qui
la baisse s’établit désormais à 1 %, alors qu’au mois d’octobre, il tablait encore sur une progression de 3 %. En deux mois – toujours au niveau mondial -, le nombre d’entreprises prévoyant une baisse des budgets
est passé de 23 à 37 %. La banque s’est même dite ‘ surprise par la magnitude du déclin ‘.

Un changement profond et durable pour l’industrie

Alors, comment dégoter des pistes ? Comment savoir s’il est temps de couper, de geler ou d’augmenter le budget informatique ? Malgré les divergences, un consensus finit toutefois par se dégager. A l’inverse de l’après
(première ?) guerre du Golfe, où les promesses du client-serveur avaient dopé les investissements pendant neuf ans, il n’y a plus de technologie miracle capable de stimuler les dépenses plusieurs années durant. ‘ Les
investissements resteront au minimum jusqu’à ce que la conjoncture soit meilleure et que les profits reviennent ‘,
prévient Peter Kaster, responsable de recherche chez Aberdeen.Même les fournisseurs ne se font plus d’illusions. ‘ J’entends dire que le marché est morose parce que nous sommes en creux de cycle. C’est faux, expliquait la semaine dernière Carly Fiorina, PDG
de HP. Le marché baisse parce que les besoins des entreprises ont changé. Il s’agit désormais de tirer un meilleur parti de la technologie, surtout de celle que l’on possède déjà. C’est un changement profond et durable pour notre
industrie. ‘
De fait, les analystes observent bien, çà et là, de nouveaux investissements. Mais ils ont souvent pour objectif la réduction des coûts ou l’amélioration du service à l’utilisateur final. Personne ne s’étonnera donc de voir
l’infogérance intéresser de plus en plus d’utilisateurs. ‘ Les entreprises se rendent compte que l’informatique n’est pas leur c?”ur de métier, explique Peter Kaster. C’est pourquoi les offres de
services à la demande d’EDS, de HP et d’IBM vont recueillir de plus en plus d’écho. Notamment pour les entreprises dont les besoins informatiques connaissent une grande amplitude. ‘

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Anicet Mbida