Filiale suisse du groupe Generali chargée de l’assurance “non vie” (automobile, logement, maladie et commerce), Generali Assurances s’est retrouvé confronté à un problème de fusion d’architecture informatique, suite au rachat de la compagnie helvétique Union Suisse Assurances. Il a été décidé de faire table rase du passé, notamment d’abandonner le grand système Bull DPS 7 sous Gecos de l’un et le couple AS/400-DB2 de l’autre au profit des nouveaux standards du marché plus ouverts : Unix, Corba, Java, XML et… Wap. Il est en effet prévu, à l’issue du projet pilote, de prouver la flexibilité de la solution retenue en lançant une première application pour mobile. Après un appel d’offres, la filiale suisse de Cross Systems est sélectionnée. Jacques Secnazi, directeur des développements chez Generali Assurances Suisse, explique son choix : “Les autres propositions ne semblaient pas véritablement prendre la mesure du bond en avant que nous souhaitions faire”. D’autant que la SSII, bien implantée à Genève, a fait une offre financièrement intéressante, sachant que si son pilote atteignait ses objectifs, le volume de travail irait croissant tout au long du projet.
Développer une nouvelle offre en un mois et demi
Alors que beaucoup de grandes entreprises cherchent à faire vivre l’existant en essayant de fédérer de multiples systèmes d’information (SI) dans la constitution de leurs applications intranet/extranet, Generali préfère se doter d’une nouvelle plate-forme afin de préserver la flexibilité de son SI. Une flexibilité que Jacques Secnazi juge incompatible avec une stratégie d’intégration qui, au final, empêche d’être suffisamment innovant.Le marché de la banque/assurances, en pleine révolution, n’offre toutefois que peu de possibilités de lancer rapidement de nouvelles applications et par conséquent de nouveaux produits. Generali fixe donc à Cross Systems l’objectif suivant : concevoir une architecture moderne qui favorise le développement des services inédits dans des délais extrêmement brefs. Thierry Lejeune, chef de projet au sein de la SSII, propose alors une méthode de gestion de projet en matrice : à chaque produit correspond une colonne, à chaque ligne, une des applications à développer. Ainsi, dans la colonne VM (pour véhicule à moteur), le premier module à élaborer concerne la gestion de l’offre puis celle des contrats, suivie par les sinistres, les flux financiers, tout cela jusqu’au calcul des salaires et des commissions versés aux courtiers pour cette prestation. Grâce à cette organisation en matrice, les équipes de développeurs (des binômes ou des trinômes mixtes Generali/Cross Systems) doivent être en mesure de lancer une nouvelle offre en un mois et demi. Objectif : porter 80 % de l’offre produit sur l’intranet et l’extranet (destiné aux courtiers indépendants) au 1er trimestre 2001, puis sur internet dans le courant de l’année.En décembre 1999, les équipes commencent à travailler sur la première phase du projet, à savoir la conception. Tous les traitements sont modélisés en UML (Unified Modeling Language) à l’aide des outils de Rational Rose. Les premières maquettes des applications, développées d’emblée en français, en allemand et en italien, sont ensuite réalisées, et les interfaces graphiques définies. L’ensemble des textes publiés sur le site sont stockés dans une base de données. L’outil de conception HTML Dreamweaver sert uniquement à placer les fichiers graphiques sur les pages. Dernière étape, la programmation des algorithmes consiste à mettre en ?”uvre les règles de gestion, de cinématique et de calcul qui s’appliquent aux produits de l’assureur.
Un site Wap pour valider la souplesse de la plate-forme
La principale contrainte technique imposée par le groupe Generali concerne la base de données Oracle, a priori peu indiquée pour stocker les objets tels que définis dans le modèle mis au point par Cross Systems. De conception 100 % objet, les échanges y sont assurés au format XML (eXtensible Markup Language). “Le secteur de la banque/assurances n’est pas encore prêt à travailler avec des bases objets ou XML natives. De plus, les temps de réponse constituent un souci permanent sur ce type d’application”, explique Thierry Lejeune. Le prestataire a donc développé une technique de mise en cache des flux XML, de façon à garantir le niveau de performance requis par une application transactionnelle. Dans un second temps, Generali demande à Cross Systems de porter l’application VM sur le Wap, un moyen de valider la flexibilité du pilote développé jusqu’à présent ; les courtiers en déplacement doivent pouvoir établir très rapidement un devis sur leur mobile. Toutefois, tous les produits d’assurance ne peuvent être ainsi adaptés au média Wap. “Pour ce support, il convient de sélectionner des offres simples et fermées, puis de dégager une notion de scénario”, affirme Jacques Secnazi. “Quand on sait qu’un contrat d’assurance représente près de 500 attributs dans la base de données, on comprend aisément qu’il faut très vite définir l’information essentielle, la seule qui pourra ensuite apparaître sur le service Wap”, ajoute Thierry Lejeune. Pour les produits plus complexes, l’intranet puis internet compléteront le site Wap. La séparation complète entre la logique applicative et la couche présentation permet à Cross Systems de développer très rapidement cette interface Wap, qui ne sera facturée que 6 508 e (10 000 francs suisses) à Generali pour l’assurance véhicule.Alors que la mise en ligne des différents produits de l’assureur se poursuit, Cross Systems réfléchit aujourd’hui à la possibilité, pour les assurés, de déclarer un sinistre depuis leur téléphone mobile. L’accès aux applications Generali depuis un assistant personnel (PDA) est également à l’étude. Outre une meilleure ergonomie, ces terminaux offrent une plus grande richesse fonctionnelle… en attendant les nouveaux équipements annonciateurs de la véritable fusion entre mobile et PDA.
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