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GPS et Tetrapol au bout des lances à incendies

Les sapeurs pompiers du Var ont évalué cet été un système de communication et de géolocalisation tactique conçu par EADS. Bilan positif, même si lergonomie et la solidité des matériels reste à améliorer.

Le programme Egeris (European generic emergency response information system), financé à hauteur de 4 millions d’euros par l’Union européenne, a pour objectif d’améliorer l’efficacité des moyens de secours.
La division System & Defence Electronics d’EADS, qui chapeaute désormais l’activité télécoms du groupe, pilotait le pôle industriel participant au programme.Elle a apporté dans la corbeille sa technologie de
PMR (Profesionnal mobile radio) numérique, mise en ?”uvre dans les démonstrations organisées en République tchèque (lutte contre les inondations avec utilisation du réseau Tetrapol
Pegas), en Italie (évaluation des séismes), et en France (lutte contre les incendies de forêt). Les pompiers du Var, conscients des difficultés qu’ils rencontrent quotidiennement pour coordonner efficacement leur action sur le terrain, ont
participé avec enthousiasme à cette évaluation, qui leur a permis d’affiner l’expression de leurs besoins.

Frapper vite et fort

‘ Notre stratégie consiste à frapper vite et fort, pour nous donner toutes les chances d’annihiler le feu avant qu’il ne prenne des proportions dramatiques, explique le commandant Jean-Claude
Poppi, responsable des démonstrations au Sdis (Service départemental d’incendie et de secours) du Var. Egeris nous a permis d’évaluer un système de communication très performant, qui prend également en charge les
transmissions de données nécessaires à l’établissement de la situation tactique, pour le commandement comme pour les unités. ‘
Pendant plusieurs mois, une station Tetrapol, installée sur une tour hertzienne de France Télécom, a relayé le trafic voix, la messagerie et les données de localisation GPS vers les instances des différents niveaux de commandement. Le
PC mobile du Codis (Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours) était ainsi capable, en quelques minutes, d’établir l’état des forces (identités des personnels engagés, des véhicules et des unités déployés) et
leurs positions sur le terrain.Les données géographiques actualisées (indication d’une voie impraticable, par exemple), centralisées sur le serveur du PC, étaient redistribuées vers les tablettes informatiques et les PDA des chefs d’unités, pour mettre
à jour leurs images cartographiques et les symboles de positionnement.Le bilan est globalement positif pour les hommes du feu, qui suggèrent des améliorations sur l’ergonomie ou la solidité des matériels embarqués, et réclament des assurances sur la capacité des infrastructures radio à résister aux
pires situations. Privé de sa participation au programme
Stentor, à la suite de la destruction de ce satellite du Cnes, le Sdis du Var a engagé une seconde expérimentation sur la surveillance du ‘ champ de
bataille ‘, avec un avion léger embarquant une caméra vidéo et à imagerie thermique de Sagem.Objectif : enrichir de façon visuelle l’information tactique instantanée, à l’instar de ce que font les militaires. Les industriels (Avanzit, Datamat, EADS, Medium Soft, Vitrociset et Webraska) espèrent, eux,
qu’Egeris deviendra une référence génératrice de contrats. Ce que souhaitent aussi les promoteurs de Tetrapol, à l’heure où le ministère de l’Intérieur ouvre aux pompiers le réseau policier Acropol dans les départements du
Loir-et-Cher, de Seine-et-Marne et des Vosges.

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Philippe Pélaprat