Quik renaît de ses cendres. L’application de montage vidéo que GoPro avait intégré dans son app mobile de contrôle de ses caméras ressuscite. Quik revient non seulement sous la forme d’une app mobile dédiée au montage vidéo couplée à un service en paiement annuel.
Le prix du service est modéré puisqu’il ne coûte que 9,99 euros par an – et il est complètement gratuit pour ceux qui souscrivent déjà au service GoPro+. Quik veut répondre à deux problèmes fondamentaux du grand public : sauvegarder/trier les médias d’une part, avec un envoi dans le cloud, et faire quelque chose de constructif de cette avalanche de photos et vidéos qui dorment dans les smartphones et disques durs.
Montage automatisé
C’est un des graals de GoPro : faire en sorte que les gens montent leur vidéo. Car une fois que l’utilisateur lambda a shooté quelques séquences de ses vacances avec sa GoPro (ou son smartphone), la réalité est souvent triste. L’humain normal prend en effet rarement le temps – et a rarement les compétences – de transformer sa descente de la Leyre en kayak en une vidéo intéressante. Sans même parler du défi de retrouver ses médias.
C’est là que Quik rentre en jeu. « Notre application résout le double problème qu’ont les gens, qui est non seulement de retrouver mais aussi de tirer parti de leurs médias », nous confiait Rick Loughery, Vice-Président responsable mondial du marketing et de la communication pour GoPro.
« Au sein d’une seule et même application les utilisateurs vont retrouver leurs photos et vidéos, et pouvoir facilement les organiser et les sauvegarder. Tout en profitant de formidables fonctions de montage ».
Outre un système de classement de médias (Mural) qui permet d’agréger du contenu par thématique, Quik s’appuie aussi sur un système de montage automatisé pour transformer un « tas » de médias hétérogènes en une séquence attrayante.
L’app dispose non seulement d’algorithmes d’analyse des images (IA) qui génèrent un montage, mais celui-ci est réalisé de concert avec des bibliothèques sonores et visuelles. Une panoplie de filtres de rendus développés pour l’occasion par les équipes de GoPro qui collent à l’ambiance que l’on veut donner aux séquences.
Récupérant les outils de montage originaux de l’ancien Quik, le « Quik nouveau » et son service payant génèrent une séquence automatiquement que l’utilisateur va pouvoir modifier – ici en retirant/allongeant des séquences, là en ajoutant du texte, des coupures, etc.
Agnostique quant à la source, Quik fonctionne aussi bien avec les vidéos capturées par les caméras de la marque synchronisées sur le terminal qu’avec le contenu capturé par le smartphone. Jusqu’à une définition de 6K pour la caméra et de 4K pour les smartphones – les utilisateurs de Galaxy S21 vont devoir attendre avec de faire mumuse avec leurs fichiers 8K.
Contenu créatif made by GoPro
A la magie technologique logicielle – essentiellement Made in France, nous y reviendrons dans un prochain article – s’ajoute une magie créative. Loin de se contenter de proposer des filtres vidéo à trois roubles et de la musique de guinguette syldave, GoPro s’est appuyé sur son savoir-faire professionnel en matière de montage.
Ainsi, ce sont les monteurs pros de l’entreprise qui sont en charge de réaliser les clips corporate de la marque (lancement de nouvelles caméras, campagnes de pub, etc.) qui ont créé les filtres de toute pièce.
« Il a fallu que notre monteur phare, Abe Kislevitz, se forme à l’étalonnage », nous a-t-on expliqué. GoPro a ainsi transformé une partie du savoir-faire de « l’œil » de ses artistes en une série de filtres « moods » pour coller aux « humeurs » de vos souvenirs.
Le son n’est pas en reste puisqu’outre une bibliothèque tournante de musiques libres de droits que GoPro licencie pour ses utilisateurs, la marque californienne donne aussi – sans aucune protection juridique – les musiques qu’elle a fait composer pour ses clips passés. Là encore, une manière de capitaliser sur son contenu « maison » pour le mettre au service des souscripteurs.
Pour la sauvegarde, si le service est d’ores et déjà disponible pour les souscripteurs de GoPro+, la fonctionnalité arrivera plus tard dans l’année pour Quik.
Evolution du business model de GoPro
Comme beaucoup d’entreprises « matures » qui développent et commercialisent du matériel, GoPro se tourne de plus en plus vers le service.
Après le lancement de son service GoPro+ qui offre non seulement un service de réparation et la sauvegarde en ligne mais aussi des tarifs préférentiels pour ses caméras, GoPro cible un public encore plus large avec Quik : les non-détenteurs d’action cams.
C’est d’ailleurs une des raisons de l’absence d’élément logotypique « GoPro » sur son logiciel Quik. Si l’entreprise escompte sans nul doute convertir quelques utilisateurs lambdas en utilisateurs de ses caméras, le gros de sa cible est le très grand public.
« Les pros ont déjà de supers outils logiciels pour monter leurs vidéos », affirme Rick Loughery.
« S’il est évident que nous allons d’abord nous appuyer sur notre communauté pour promouvoir le service dans un premier temps (GoPro a plus de 45 millions de followers et des centaines d’ambassadeurs et athlètes, ndr), ce mégaphone va surtout nous servir à promouvoir l’application à ceux qui ont vraiment besoin de ce service, c’est-à-dire le reste du monde ! », s’enthousiasme-t-il.
Sur le papier, Rick Loughery semble avoir raison. Alors que seule une faible proportion d’utilisateurs de caméras d’action prend la peine de monter ses vidéos, ce pourcentage tend carrément vers zéro dans le monde des smartphones. Un boulevard pour Quik ?
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Si le commun des mortels a besoin de solutions pour travailler à sa place sur les vidéos, GoPro a aussi besoin de ce marché de masse. Car l’entreprise doit aller au-delà du simple renouvellement de ses caméras Hero.
Outre les améliorations technologiques constantes qui lui permettent de rester numéro 1 mondial des actioncams – stabilisation HyperSmooth, vidéo 6K, etc. – GoPro doit trouver des moyens d’étendre sa base d’utilisateurs. Qu’il s’agisse de caméras, ou de services/logiciels.
Interrogé par nos soins sur le possible développement d’une version ordinateur, Rick Loughery bote gentiment en touche : « On réfléchit évidemment à la manière d’étendre nos services et les usages de nos caméras. »
Quik est disponible dès à présent pour Android et iOS, aussi bien sur smartphone que pour tablettes. La souscription coûte 9,99 euros par an et le service est gratuit pour ceux qui sont déjà abonnés à GoPro+.
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