Google a profité de sa conférence I/O pour dévoiler sa feuille de route technologique dans le domaine de l’informatique quantique. Un plan qui vise, pour l’Américain, à être en mesure de proposer un ordinateur viable et commercialement opérationnel à l’horizon 2029.
Google est un des poids lourds de la course au quantique et dispose non seulement de ses propres processeurs, mais aussi d’outils logiciels uniques.
Si la question de sa « suprématie » quantique a été méchamment réglée par IBM, il n’empêche que Google a un sacré appétit dans le domaine. Il faut dire que les promesses de cette future puissance de calculs sont importantes.
L’informatique quantique ne vise pas à remplacer nos puces traditionnelles pour les usages du quotidien ou même dans nos serveurs. Mais sa nature même promet de mettre à notre portée des calculs jusqu’ici inenvisageables. D’ailleurs, Google avait affirmé avoir atteint la suprématie quantique en 2019, après que son ordinateur a mis seulement 200 secondes à calculer un problème qu’un supercalculateur aurait mis 10.000 ans à résoudre !
De l’analyse des molécules en passant par la simulation de système à caractères organiques ou le cassage de chiffrement réputé inviolable, l’ordinateur quantique aura des avantages massifs dans certaines tâches. Mais il reste beaucoup à faire et Google a illustré très clairement sa feuille de route.
Un long chemin avec de nombreux jalons
Au travers d’une animation très réussie, Google a dévoilé les étapes de son « voyage quantique » (malheureusement uniquement en anglais). En bout de course, une machine qui fait fonctionner de concert un système à un million de qbits… Alors même que les plus gros systèmes actuels luttent pour maintenir la cohérence de systèmes de moins de 100 qbits !
De la correction d’erreur à la parallélisation de masse, les jalons sont autant de défis que Google et la communauté de chercheurs et d’ingénieurs mondiale doivent relever. Une coopération scientifique obligatoire pour avancer, mais que Google entend bien transformer économiquement.
La suprématie passera par la viabilité économique
Google n’est pas le seul à faire du quantique : IBM, Intel et d’autres industriels et universités – notamment en Chine – ont leurs propres systèmes, plus ou moins avancés. Pourquoi ? Parce que les entreprises qui seront à la pointe dans ce domaine auront l’ascendant dans de nombreux domaines de l’industrie de la même manière que l’informatique a permis à certains pays d’en dominer d’autres aux XXe et XXIe siècles.
Mais cette recherche de pointe coûte extrêmement cher, il faut donc pour les acteurs privés trouver une viabilité économique. Laquelle ne passera pas par la commercialisation auprès du grand public – qui n’en a pas besoin – mais au business actuel du cloud, où des entreprises où institutions feront appel aux infrastructures de spécialistes.
Un domaine où, pour l’heure, IBM a l’avantage. « Big Blue » a non seulement déjà bien avancé sur ses puces, mais il a de plus déjà mis en place un framework logiciel, qui permet à des tiers d’accéder à ses ressources quantiques.
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En se fixant des objectifs ambitieux avec une feuille de route – et des jalons – bien cadrée, Google veut stimuler ses équipes pour prendre la tête de la course. La création d’un campus dédié va également dans ce sens.
S’il est difficile de savoir qui prendra l’ascendant technologique, on peut néanmoins reconnaître que côté éducatif, le site de Google est le plus clair que nous ayons jamais vu pour le grand public. De quoi susciter des vocations pour les ingénieurs de 2029 ?
Source : Google
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