Après le pompier pyromane, voici le champion de la publicité anti-pub : selon le Wall Street Journal repris par l’ensemble de la sphère tech, le géant Google (filiale d’Alphabet) s’apprêterait à introduire un bloqueur de publicité au sein des deux versions de ses navigateurs Chrome – fixe et mobile. Un comble quand on sait que l’essentiel des revenus de Google proviennent… de la publicité.
La fonction serait activée par défaut et ciblerait un certain nombre de formats publicitaires indésirables (lire plus loin).
Pubs à abattre
En tant que champion de la pub, Google ne veut pas mettre un terme à toutes les réclames mais à certains formats peu agréables définis par la coalition pour de meilleures publicités (Coalition for better ads) tels que les pop-ups, les pubs sonores qui se lancent automatiquement, les systèmes de blocage de page avec compte à rebours, etc. Selon le WSJ, il se pourrait même que Google force la main des webmestres, puisque la firme envisagerait de bloquer toutes les pubs d’un site si au moins une d’entre-elles serait jugée “indésirable”. Une manière musclée de faire place nette quand on sait que nombre de sites se rémunèrent uniquement par le biais de la pub.
Lutter contre les bloqueurs de pubs… des autres
Si Google décide d’intégrer un tel dispositif dans son navigateur phare (qui détient pas moins de 47,5% de parts de marché aux USA) c’est que nombre d’utilisateurs – de 20% à 30% selon les sources – qui utilisent des bloqueurs de pub type AdBlock ont souvent tendance à bloquer les pubs… de Google lui-même. Et on ne parle pas ici de petites sommes : en 2016, les publicités représentaient 60 milliards de dollars de chiffre d’affaire pour Google. Alors pour passer le « barrage » des bloqueurs de pubs, Google développe des format “éthiques” et paye les sociétés comme Eyeo (entreprise allemande qui édite Adblock+) pour que cette dernière les laisse passer.
En développant son propre bloqueur de pubs dans Chrome, leader des navigateurs, Google couperait ainsi le pied sous l’herbe des sociétés spécialisées, n’aurait plus à les payer, et renforcerait encore sa propre régie publicitaire puisque les annonceurs seraient indirectement incités à passer par ses services afin d’être sûr que leurs pubs ne soient pas bloquées.
Il reste à voir si les différentes autorités de régulation resteront de marbre face à ce qui pourrait être caractérisé comme un abus de position dominante.
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