Apple a de nouveau augmenté les prix de plusieurs abonnements à ses services (+42 % pour Apple TV+ !) au grand désespoir des portefeuilles déjà pressurés par toutes les autres hausses tarifaires imposées par Netflix, Spotify et consorts. Mais Apple TV+, Apple Arcade ou encore Apple One ne sont pas nécessairement les plus importantes sources de revenus pour les services du constructeur.
Merci Google
Une grande partie du chiffre d’affaires de cette catégorie est certainement générée par des services moins tape à l’œil et pour lesquels Apple fait beaucoup moins la promotion : stockage iCloud (le seuil des 5 Go gratuits est rapidement atteint), garantie Apple Care… et surtout, le chèque de Google pour demeurer le moteur de recherche par défaut dans Safari !
D’après des documents récupérés par le New York Times, Google aurait versé la bagatelle de 18 milliards de dollars pour ce privilège en 2021, ce qui représente le quart (!) du chiffre d’affaires total des services durant cette année fiscale (68 milliards de dollars). Eddy Cue, le patron des services chez Apple, avait expliqué pendant son témoignage au procès opposant le gouvernement américain à Google que la firme à la pomme n’avait jamais envisagé de couper les ponts avec Google. Et pour cause, au vu des sommes en jeu.
« Nous avons fait de Google le moteur de recherche par défaut parce que nous avons toujours pensé que c’était le meilleur. Nous avons pris le meilleur, et nous laissons la possibilité aux utilisateurs de le changer», a-t-il déclaré. Google, qui est partenaire d’Apple depuis 2002, verse au constructeur une partie des revenus générés par les utilisateurs d’iPhone quand ils utilisent le moteur de recherche.
Pression sur Bruxelles
Cette relation symbiotique coûtant de plus en plus cher, Google chercherait à réduire sa dépendance à Safari. Les dirigeants de l’entreprise auraient décidé l’automne dernier d’essayer de peser sur les discussions entourant la réglementation européenne sur le marché numérique (DMA). Et notamment de faire du lobbying afin de pousser les régulateurs à exiger une plus grande ouverture de l’écosystème d’Apple.
Une ouverture qui permettrait aux outils et services de Google — Chrome, Maps, Search, etc. — de s’imposer plus facilement sur l’iPhone en remplacement des équivalents qu’Apple impose par défaut aux utilisateurs. Les dirigeants de Google estimaient que si un choix leur était proposé, les utilisateurs opteraient plus volontiers pour Chrome que pour Safari. Plus besoin de partage de revenus avec Apple avec ces internautes…
Le DMA va avoir des conséquences très concrètes sur le petit business d’Apple et ce, dès mars prochain. Si tout se déroule comme prévu, il va devenir possible d’installer des boutiques d’applications alternatives à l’App Store, et lors de la configuration initiale les utilisateurs auront le choix d’installer un autre navigateur que Safari.
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Google a également pris en grippe Spotlight, le moteur de recherche intégré à l’iPhone que l’on peut afficher en balayant l’écran du smartphone vers le bas. Une vive inquiétude a saisi l’entreprise dès 2014 et son apparition dans iOS 8 : « Nous prévoyons que les suggestions [de Spotlight] détournent les requêtes de Google dans les secteurs où Spotlight est actif », prédisait un diaporama interne présenté comme preuve lors du procès.
Apple a renforcé Spotlight en 2021 avec iOS 15, faisant craindre à Google que le constructeur informatique préparait le lancement de son propre moteur de recherche. En réponse, Google aurait commencé à plancher sur sa propre version de Spotlight pour l’iPhone — on ignore la forme que prendrait cet outil, peut-être un widget de l’app Search ?
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Google aurait également cherché à convaincre l’Union européenne que Spotlight devait être désigné « moteur de recherche ». Aucune décision n’a encore été prise à ce sujet, mais le cas échéant Apple serait forcée d’« ouvrir » aussi cet espace dans son écosystème, ce qui permettrait à Google de se faire une plus grande place sur les iPhone… sans rien payer à Apple.
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Source : New York Times