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Google verse d’« énormes sommes d’argent » à Samsung pour préinstaller Gemini

Les mauvaises habitudes ont la vie dure chez Google. Le géant du web s’est déjà fait taper sur les doigts pour le gros chèque signé à Apple afin d’être le moteur de recherche par défaut de Safari ; une stratégie similaire a été mise en place avec Samsung pour intégrer Gemini dans les smartphones Galaxy. Gare aux conséquences…

Alphabet verse chaque mois « une énorme somme d’argent » à Samsung pour préinstaller Gemini dans les smartphones du constructeur coréen. L’aveu a été fait par Peter Fitzgerald, le vice-président Plateformes et partenariats de Google, lors de son témoignage durant la procédure antitrust opposant le ministère américain de la Justice (DoJ) au mastodonte du web.

La politique du carnet de chèques

L’été dernier, la justice avait établi que Google avait bien abusé de son monopole sur la recherche en ligne, en arrosant de milliards de dollars les constructeurs, Apple en tête, pour être le moteur de recherche par défaut de leurs appareils et navigateurs web. Il y a fort à parier que Google soit dans l’obligation d’arrêter ces versements.

Pour les récipiendaires du chèque, c’est une catastrophe : le chèque de Google — plus de 20 milliards de dollars par an ! — représente une manne énorme dans l’activité « services » d’Apple. La firme à la pomme avait d’ailleurs réclamé, en pure perte, de participer au procès qui a lieu actuellement pour déterminer les remèdes à appliquer et éviter cet abus de position.

Cette épée de Damoclès n’a pas empêché Google de reprendre la même stratégie, cette fois pour son assistant IA. Depuis le mois de janvier, l’entreprise verse donc une certaine somme (le montant n’a pas été révélé) à Samsung pour que Gemini soit présent dans les smartphones Galaxy. Le contrat, qui mêle paiement fixe et partage de revenus, court sur deux ans, a révélé Peter Fitzgerald.

Entre 2020 et 2023, Samsung a reçu 8 milliards de dollars pour faire de Google les services de recherche, la boutique d’apps et l’assistant (Google Assistant) par défaut. Cette révélation ne va probablement pas plaider en faveur de l’entreprise face aux accusations du DoJ, qui l’accuse de verrouiller la concurrence en rendant quasi impossibles l’émergence ou la survie d’alternatives crédibles sur les appareils Android.

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Source : Bloomberg


Mickaël Bazoge