La masse d’informations que Google accumule sur les citoyens inquiète la ministre allemande de la Justice. Sabine Leutheusser-Schnarrenberger a déclaré au magazine Der Spiegel que la situation de la firme californienne s’apparente de plus en plus à un monopole géant, qui n’est pas sans lui rappeler celui de Microsoft : “ Ma première réaction n’est pas d’interdire ou d’arrêter quelque chose. Mais je veux créer plus de transparence et m’assurer que les utilisateurs savent ce qui est fait de leurs données personnelles. ”Ces propos interviennent au moment même où Nicolas Sarkozy a accueilli favorablement la demande de saisine pour avis de l’Autorité de la concurrence sur d’éventuels dysfonctionnements du marché publicitaire en ligne, émise dans le rapport Zelnik (voir notre article page 18). Le ministre du Budget a été invité à lancer au plus vite une expertise afin d’appréhender fiscalement les activités publicitaires des grands portails et moteurs de recherche internationaux présents dans l’Hexagone. “ Pour l’instant, ces entreprises sont taxées dans leur pays siège, alors qu’elles ponctionnent une part importante de notre marché publicitaire. Cette fuite fiscale est particulièrement dommageable ” a déclaré Éric Wœrth. Un représentant allemand de Google a fait savoir que la transparence est au cœur de l’offre du moteur de recherche et que l’entreprise travaille à améliorer cet aspect des choses. En France, le géant accumule les déboires : après avoir perdu son procès contre la maison d’édition La Martinière, il a été reconnu coupable par le tribunal de grande instance de Paris pour non-respect des droits d’auteur en matière de numérisation de livres. Une taxe pour abus de position dominante sur le marché de la publicité en ligne n’arrangerait pas ses affaires !
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