« Le futur du jeu vidéo n’est pas dans une console ». Voilà comment Google se plaît à décrire sa prochaine offre de cloud gaming, Stadia, qui sera lancée commercialement en Europe, et donc probablement en France, dans le courant de cette année.
Le géant du Web a détaillé ses plans – sans évoquer d’offre commerciale – à l’occasion d’une conférence de presse donnée à la Game Developers Conference, à San Francisco.
Stadia, quésaco ?
Stadia dématérialise entièrement vos jeux vidéo, en déportant l’exécution du jeu sur un serveur distant. Résultat : plus besoin d’une console ou d’une puissante machine gaming pour jouer. Votre téléphone mobile, votre téléviseur relié à un Chromecast, votre tablette ou votre vieillissant PC doté de Chrome feront l’affaire. A une condition importante, toutefois, disposer d’une solide connexion à haut débit, à la fois pour recevoir de façon fiable les images en streaming de votre jeu et limiter au maximum la latence lorsque vous entrez les commandes à la manette.
On ne connaît pas encore le débit minimum requis. Mais Google promet au minimum du 1080p et même de la 4K HDR à 60 images par seconde si votre connexion est suffisamment performante.
Les avantages de Stadia ? Vous pouvez oublier les téléchargements fastidieux et les installations interminables. Les jeux, qui tournent sur les data centers de Google, se lanceront instantanément, et vous pourrez sans problème entamer votre partie sur votre TV pour la terminer sur votre smartphone ensuite.
Stadia + Youtube = <3
Stadia sera étroitement lié à YouTube. A l’occasion de plusieurs démonstrations sur scène, Google a montré qu’il serait possible de jouer tout en streamant en parallèle sur sa plate-forme vidéo. Il sera par ailleurs possible de lancer illico un titre diffusé par un streamer, par le biais d’un nouveau bouton qui fera son apparition sur YouTube. Par ailleurs, on pourra à tout moment partager sa partie en cours par le biais d’un lien, afin d’inviter nos amis à nous regarder, à rejoindre la partie… ou à la reprendre.
Seul hardware présenté durant la conférence : une manette sans-fil, au design somme toute assez classique, pour interagir avec les jeux. Mais ce n’est pas un bête périphérique Bluetooth. Elle se connecte à Stadia directement, en Wi-Fi, ce qui devrait permettre de limiter le lag et de passer sans souci d’un terminal à un autre si on le souhaite, tout en conservant le même pad. Autre particularité, elle dispose d’un bouton Google Assistant et d’un micro. Elle ne sera toutefois pas obligatoire, Google assurant une compatibilité avec les manettes USB existantes.
Au coeur des data centers, des GPU AMD
Pour animer les polygones, Google s’est associé avec AMD afin de concevoir un GPU « customisé » qui sera au cœur de chaque instance Stadia. Google annonce une puissance de calcul de 10,7 teraflops par serveur. Ce GPU sera épaulé par un CPU à base x86, tournant à 2,7 Ghz, et 16 Go de RAM.
La puissance de calcul d’un serveur Stadia mérite une mise en perspective. 10,7 téraflops, c’est plus que la puissance combinée d’une Xbox One X (6 téraflops) et d’une PS4 Pro (4,2 téraflops). Mais on sait ces consoles en fin de vie… Et les cartes graphiques les plus performantes du moment, notamment les derniers modèles de Nvidia, dépassent allègrement cette quantité d’opérations en virgule flottante par seconde. Qu’à cela ne tienne : Google propose aussi une gestion multi-GPU pour les jeux les plus gourmands ou des effets 3D plus intenses. Les instances Stadia tourneront (évidemment) sous Linux et utiliseront l’API graphique Vulkan.
Peu de jeux encore annoncés
Reste l’essentiel : à quoi pourra-t-on jouer, sur Stadia ? Cela reste encore bien mystérieux. Les titres d’Ubisoft, partenaire de Google au lancement, seront clairement de la partie, tout comme le très attendu Doom Eternal d’ID Software. On a pu aussi voir quelques charmants jeux indés durant la conférence, comme le superbe Rime du studio espagnol Tequila Works. Mais c’est encore chiche. Il est évident que Google souhaite attirer un maximum de partenaires développeurs et éditeurs pour assurer la réussite de sa plate-forme. Et a par ailleurs créé son propre studio de développement, Stadia Games and Entertainment, afin de proposer aussi des jeux exclusifs.
Le modèle économique est également bien flou : Stadia sera-t-il un « Netflix du jeu vidéo » accessible sous forme d’un abonnement mensuel ? Pourra-t-on l’utiliser gratuitement, acheter ses jeux un par un ? Autant de questions qui restent pour le moment en suspens. Mais Google l’a promis, il donnera de nouveaux détails « cet été ».
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