Passer au contenu

Google s’offre le numéro un de la diffusion de vidéos en ligne

L’affront est réparé. Le moteur de recherche comble son retard dans le domaine de la vidéo en ligne en achetant YouTube pour 1,65 milliard de dollars.

La rumeur enflait sur le Web depuis trois jours. Lundi 9 octobre au soir, à la clôture des marchés, Google a officialisé son mariage avec YouTube. Le géant de la recherche sur Internet s’est offert le site de partage de vidéos pour
1,65 milliard de dollars, payables en actions. Ce rapprochement effectif avant la fin de l’année est un aveu des difficultés que rencontre Google sur ce secteur. Face à la petite start-up, le numéro 1 des moteurs de
recherche n’a pas réussi à s’imposer.Depuis son lancement, il y a une vingtaine de mois, YouTube s’est forgé une place de leader sur le secteur. En mai dernier déjà, il représentait aux Etats-Unis 43 % de parts de marché, selon l’institut américain Hitwise. Loin
devant son challenger, le site communautaire Myspace.com (24 %), Yahoo! Video (9,6 %) et MSN Video (9,2 %). Habitué au statut de premier de la classe, Google n’arrive qu’en cinquième position, avec 6,5 % de parts de marché. Le
français Dailymotion, populaire dans l’Hexagone, y occupe la neuvième place, avec 0,22 % de l’audience.Plutôt habitué à développer ses technologies en interne au sein, entre autres, de ses Google Labs, l’américain a préféré mettre la main à la poche pour acquérir YouTube. Il faut dire que la mariée apporte en dot quelque 30 millions
de visiteurs uniques, selon Nielsen/Netratings, le double selon Comscore.Quoi qu’il en soit, le secteur est plus que porteur. D’après les analystes d’IDC, la vidéo sur Internet pourrait générer 1,7 milliard de dollars de revenus d’ici à 2010. L’institut américain base sa projection sur le fait que les
producteurs de contenus comme les chaînes de télévision ou les majors devraient être de moins en moins réfractaires à exposer leurs productions sur le Web.Le mouvement est d’ores et déjà amorcé à en croire les derniers partenariats signés outre-Atlantique comme en Europe. Quelques heures avant l’annonce de ce rapprochement, Google révélait des accords passés avec Sony BMG et Warner Music
Group pour mettre gracieusement en ligne des clips de leurs artistes respectifs. Dans le même temps, YouTube signait avec Universal Music.En Europe, Google Video poursuit sa quête de contenus. Le service a signé plusieurs partenariats avec l’Institut national de l’audiovisuel, Arte, CanalPlay ou encore Oasis. Le groupe pop invite ses fans, à l’occasion de la sortie de son
nouvel album, à poster leurs propres vidéos. Toutes sont accessibles, et les fans localisables
sur son site depuis l’outil cartographique Google Maps.

S’assurer que la présence des ?”uvres sur le site ne viole pas le droit d’auteur

Studios et maisons de disques ne rechignent plus à mettre leurs ?”uvres sur ces sites, dans la mesure où leurs exploitants trouvent un moyen de monétiser leur audience, et de reverser une partie des gains aux ayants droit.
‘ Nous allons exporter nos différents outils comme les liens sponsorisés ou contextuels [les publicités en rapport avec le contenu, NDLR] sur YouTube, qui continuera d’exister sous sa propre
marque ‘,
développe Stefan Lechère, responsable des partenariats de Google Video France. Outre-Atlantique, le moteur utilise par ailleurs le sponsoring : un bandeau publicitaire de textes peut apparaître dans certaines
productions.On comprend mieux pourquoi Eric Schmidt, le PDG de Google, expliquait lors de l’annonce qu’‘ il s’agit d’un des nombreux investissements que nous allons réaliser pour faire de la vidéo l’expérience centrale des
internautes ‘.
Reste que pour monétiser les contenus, Google devra s’assurer que la présence des vidéos sur YouTube ne viole pas le droit d’auteur. Pour la première fois, en juillet dernier, le site de partage de vidéos a été poursuivi en justice par
le vidéaste Robert Tur. Ce dernier avait filmé le tabassage d’un conducteur de camion lors des émeutes de Los Angeles, en 1992. Bien que la vidéo ait fait le tour des télévisions à l’époque, elle s’est retrouvée sur YouTube, sans son accord.
Sans possibilité technique supplémentaire de modération, il se pourrait bien que le nouvel ensemble doive faire face à de nouveaux procès.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Hélène Puel