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Google simplifie le web mobile pour le rendre plus rapide

Le géant du web propose aux éditeurs de presse un HTML version allégée où le Javascript est largement banni. La promesse : un gain de performance de 15 à 85 % au niveau du téléchargement.

Lire un article de presse sur un navigateur de smartphone relève parfois du parcours de combattant. Si le site n’est pas « responsive », il faut une loupe. S’il l’est, on peut être vite dégouté par l’excès de publicités. Et si la connexion est faible, on a vite fait de passer à autre chose. Pour résoudre ces problèmes, Google propose désormais le concept des « pages mobiles accélérées » (Accelerated Mobile Pages, AMP), une version simplifiée du HTML dédiée au contenu mobile qui permettrait de réduire de 15 à 85 % le délai de chargement. Ce qui n’est quand même pas mal.

Pour atteindre ce niveau de performances, Google enlève tout ce qui est lourd, lent et imprévisible. Certains tags ont été bannis comme « object », « frame », « embed », « form », « applet », etc. L’emploi du Javascript est sévèrement encadré. Ainsi, il est impossible pour les développeurs d’intégrer librement du code Javascript dans une page AMP HTML. Pour intégrer des quizz, des sondages, des formulaires, des lecteurs vidéo, etc., ils ne pourront s’appuyer que sur des composants HTML spécifiques qui encapsuleront du code Javascript. De leur côté, les feuilles de style CSS sont réduites au strict minimum et ne pourront puiser que dans un petit sous-ensemble de classes. Exit le défilement, les transitions, les filtres. Et le poids des feuilles de style sera limité à 50 ko.

Google offre l’accès à ses serveurs de cache

Pour la pub, c’est également le régime sec. Les bannières Javascript sont interdites. Le seul moyen pour afficher une réclame, c’est de passer par un « iframe », c’est-à-dire une page web intégrée dans une autre. Et pour le ciblage publicitaire, seul la méthode du « tracking pixel » est autorisée. Les méthodes plus sophistiquées sont bannies, ce qui risque de donner de la migraine aux régies pub. 

Parallèlement à ces éléments de codage, Google offre aux éditeurs un accès gratuit à son réseau mondial de serveurs de cache pour accélérer encore plus la diffusion de pages AMP HTML. Ce qui est plutôt généreux. A ce jour, une trentaine d’éditeurs ont rejoint ce projet. Parmi eux, des acteurs historiques comme BBC, The Economist, Les Echos, Frankfurter Allgemeine ou The New York Times. Mais aussi des « pure players » du web comme BuzzFeed, Mashable ou The Huffington Post. Parmi les partenaires technologiques figurent LinkedIn, Twitter, Pinterest, Adobe, WordPress, Chartbeat, Nuzzel et Parse.ly

L’initiative AMP de Google fait suite à toute une série d’autres projets destinée au monde de la presse. En mai dernier, Facebook a lancé les « Instant Articles », qui permettent aux éditeurs d’héberger leur contenu directement sur le réseau social sans perdre la main sur sa rémunération. En juin dernier, Apple a présenté News, une appli qui agrège les infos de manière personnalisée. Il y a deux jours, Twitter a lancé Moments, une fonction qui permet de regrouper les actualités importantes sur son fil de tweets.

Comparé à tous ces projets, celui de Google a l’avantage d’être open source, de s’appuyer sur un standard ouvert et de ne pas se cantonner à une plateforme particulière. Ce qui a pour effet de réduire la dépendance technologique des éditeurs.

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Gilbert KALLENBORN