Pour marquer le début des Jeux Olympiques, Google a assez largement diffusé à la télévision américaine une publicité pour Gemini, son IA générative à tout faire. Dans « Dear Sydney », on voit un papa utiliser cette technologie pour aider sa fille à s’entraîner à la course. Fan de la championne Sydney McLaughlin-Levrone, elle veut lui envoyer une lettre mais voilà, que dire ? C’est là qu’intervient Gemini, que le papa met à contribution pour rédiger le courrier de fan.
Gemini a du mal
De nombreux téléspectateurs se sont plaints de cette réclame sur les réseaux sociaux. Trop déconnecté de la vraie vie, Google est accusé de ne pas voir le problème majeur : une IA qui s’approprie quelque chose de très personnel. La publicité a été testée en amont avant sa diffusion, explique Google à AdAge, mais face aux réactions négatives, « nous avons décidé de la retirer progressivement de notre rotation pour les Jeux olympiques ».
Google avait pourtant défendu le spot il y a quelques jours, conçu pour montrer « comment l’application Gemini peut offrir un point de départ, une source d’inspiration ou une ébauche préliminaire pour quelqu’un cherchant des idées pour un travail d’écriture ». Le moteur de recherche indiquait aussi que « l’IA peut être un excellent outil pour améliorer la créativité humaine, mais elle ne pourra jamais la remplacer ».
Malheureusement pour Google, ce n’est pas la première fois que Gemini est au cœur des controverses. En début d’année, l’outil de création d’images a été suspendu après avoir généré des représentations historiquement fausses ; puis, en mai dernier, ce sont les AI Overview, ces réponses générées par Gemini au dessus des résultats de recherche, qui ont prêté le flanc aux critiques après avoir suggéré de mettre de la colle dans de la pizza.
Lire Google explique pourquoi son IA raconte parfois n’importe quoi
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Source : AdAge
“Trop déconnecté, trop insensible, selon les nombreux détracteurs du spot.”. Voilà qui redonne un peu d’espoir.
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“(…) mais voilà, que dire ?” : demandons à l’IA. Faisons-nous non pas assister, aider à remplir une tâche mais carrément remplacer. Demain aujourd’hui même, une lettre de motivation, un mot d’amour, un trait d’esprit … mais voilà, que dire ? Réfléchis, creuse-toi la cervelle, ou le cœur, ou les deux, évite le bla-bla, les lieux communs, les redondances, fais preuve d’authenticité, d’originalité, à l’occasion de style (mais ce n’est pas le plus important, pas davantage que les fautes d’orthographe ni même de grammaire). Mais soyons nous-mêmes, de grâce, par pitié : revendiquons notre spécificité, nos forces comme nos faiblesses, tâchons de nous améliorer plutôt qu’admettre la défaite en nous faisant remplacer par une IA.
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Est-ce qu’un Teddy Rinner, un Léon Marchand se sont faits remplacer ? Si l’on avait demandé aux grands perdants des JO s’ils auraient pu envisager que, se faisant remplacer par un sosie et ce sosie remportant la médaille, la gloire leur revienne ? Bien sûr que non !
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Et les artistes, les écrivains, les scientifiques, tous ceux qui se battent bec et ongle, tous ceux qui forgent en eux-mêmes les ressources qui leur permettent de s’exprimer, de partager, d’avancer … avec l’IA aussi ? Je crains que ce soit déjà en cours. Le plagiat est en voie de détrôner la spécificité de l’individu. Il s’agit aussi de considérer que la mode est à la gagne à tout prix, ce “Just do it” qui omet l’essentiel : “By yourself”.
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Force est de constater que l’IA générative est en train de bousiller le genre humain, ni plus ni moins.
Hormis le monde professionnel, médicale ou très ciblé je ne vois pas bien l’intérêt de l’IA…
Yves a raison restons nous-même, le commun des mortels n’a pas besoin de ça!