Lytro ne serait plus. C’est en tous cas ce qu’affirme TechCrunch : une information relayée par des sources multiples. La petite entreprise qui avait tenté de révolutionner la photo (et la vidéo) serait en passe d’être rachetée par Google. Un Google qui mettrait la main non seulement sur les ingénieurs, mais aussi sur les brevets et le savoir-faire de Lytro dans un domaine assez peu exploré : la captation plénoptique.
Les deux appareils lancés par Lytro dans les années 2011 et 2014 fonctionnaient sur ce principe où le capteur est équipé d’une matrice de microlentilles qui permet à l’appareil d’enregistrer, outre les informations de couleur et de luminosité, celles concernant la direction des rayons lumineux. Une technologie unique qui permet de se passer de l’autofocus : l’appareil enregistre instantanément l’image et on règle l’intensité de la zone de netteté et la mise au point a posteriori. Une révolution qui n’a pas eu lieu puisque les deux appareils, le Light Field et l’Illum, très limités dans l’usage (faible définition, peu de mémoire tampon, obligation de passer par un ordinateur, fichiers non pris en charge par les logiciels et navigateurs, etc.) n’ont pas rencontré de succès commercial.
A la suite de cela, Lytro s’est tourné en 2016 vers la captation vidéo professionnelle en promettant des technologies encore plus folles avec le Lytro Cinema. Une « über » camera dont le capteur se revendiquait « équivalent à un capteur de 755 Mpix » et offrait, sur le papier, des fonctionnalités jamais vues comme le réglage du point a posteriori, l’isolation de sujet a posteriori (sans fond vert), le réglage de l’obturateur a posteriori, etc. Reliée à un super serveur capable d’enregistrer un déluge de données, cette caméra d’un autre monde voulait ringardiser les technologies du passé. Manque de chance, la caméra dont la vidéo promotionnelle de l’époque ne laissait pas voir grand-chose est morte-née. Et Lytro a dû se vendre au plus offrant… pour des clopinettes : selon TechCrunch, le rachat serait de 40 millions de dollars voire 25 millions selon une autre source. Des miettes non seulement au regard du portefeuille de Google, mais surtout en comparaison des 200 millions que différents investisseurs avaient mis dans l’entreprise valorisée en 2017 aux alentours de 360 millions de dollars.
Impossible de dire ce que Google entend faire de ces technologies : améliorer des technologies existantes ? Penser de nouveaux appareils pour la VR ? Se protéger dans le futur en accumulant des brevets dans l’imagerie ? Mais une chose est sûre : si Lytro est un échec, l’entreprise a tout de même lancé deux appareils qui étaient opérationnels. Et qui avaient le mérite d’approcher la captation de l’image d’une manière radicalement nouvelle. Espérons que la puissance de Google permette aux anciens de Lytro de continuer leurs recherches dans ce domaine.
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