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Le Google Play Store va devoir faire sa révolution, contraint et forcé par la justice US

Le Play Store de Google va devoir se transformer en profondeur pour respecter une décision de justice américaine. Distribution de boutiques alternatives, autorisation d’utiliser d’autres systèmes de paiement, interdiction des exclusivités pour les apps… Une révolution !

Le mot « révolution » est souvent galvaudé pour caractériser le moindre petit changement apporté à tel produit ou service, mais ici il s’applique plutôt bien aux changements exigés par la justice américaine à la boutique d’apps de Google. En décembre dernier, un tribunal californien se rangeait du côté d’Epic Games, l’éditeur de Fortnite ayant accusé Google d’abus de monopole sur le marché des applications mobiles. De fait, le Play Store représentait bien un monopole illégal.

Lire Epic Games gagne son procès contre Google et son Play Store : mais qu’a-t-il vraiment gagné ?

Le jugement final du juge James Donato est finalement tombé, et suivant en cela le délibéré des jurés du procès, il ordonne à Google d’ouvrir en grand les portes et les fenêtres de la boutique d’apps. Une des mesures les plus significatives est la distribution des boutiques alternatives dans le Play Store : cela signifie que les utilisateurs pourront par exemple télécharger l’Epic Games Store depuis le magasin de Google, sans avoir à en passer par un site web. Même le DMA européen ne va pas aussi loin !

Google a interdiction d’empêcher les boutiques alternatives d’accéder au catalogue d’apps du Play Store ; on comprend que des applications présentes dans le Play Store pourront aussi être distribuées par d’autres magasins. Le moteur de recherche ne pourra pas nouer de contrats d’exclusivité pour avoir des apps en avant-première dans le Play Store, ni signer des chèques à des éditeurs pour les empêcher de faire concurrence au Play Store.

Dans le même ordre d’idée, Google ne pourra plus payer des constructeurs ou des distributeurs pour préinstaller Google Play dans leurs smartphones. Les développeurs n’auront plus à utiliser le système de facturation du Play Store, qui permet à Google de toucher une commission comprise entre 15 et 30 %. Ils pourront également diriger les utilisateurs de leurs apps vers des boutiques en ligne pour acheter moins cher des biens virtuels (comme des gemmes dans les jeux).

Le moteur de recherche conserve un certain contrôle sur la sécurité du Play Store : l’injonction du juge précise que le groupe peut prendre des « mesures raisonnables (…) strictement nécessaires et soigneusement adaptées » pour assurer la bonne tenue de la boutique. Des frais de gestion pourront être facturés par Google. Durant le procès, Epic a demandé à plusieurs reprises que Google ne puisse pas utiliser ces frais comme levier pour dissuader les boutiques alternatives.

Google et Epic doivent aussi s’entendre sur un système d’examen et de résolution des problèmes techniques liés à ces changements. Le juge donne 8 mois aux deux entreprises pour se mettre d’accord sur le sujet.

Ces changements devront intervenir dès le 1er novembre, et s’appliquer sur une période de trois ans. C’est du moins ce qui aurait dû se passer si Google ne faisait pas appel du jugement ; l’entreprise a, comme elle l’avait promis, décidé de faire appel et demande à la cour de mettre l’application du jugement sur pause le temps de la procédure. La révolution du Play Store n’arrivera donc peut-être pas dès le mois prochain.

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Source : CNBC


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