Première publication le 18 février à 7h50
Environ neuf mois après sa présentation à Google IO, Google Now fait parler de lui. Cette application risque de devenir l’une des plus populaires de la Galaxy Google. Il s’agit d’un assistant personnel qui collecte, analyse et croise les données personnelles pour apporter des recommandations à son utilisateur.
L’appli s’appuie sur les informations recueillies dans Maps, Gmail, Search et fonctionne aussi avec la reconnaissance vocale. Uniquement disponible sur Android 4.1 (Jelly Bean), elle pourrait être aussi développée sur iOS comme nous l’a signalé Baris Gultekin, directeur de Google Now.
Pour Google, cette application permet à l’humain de se décharger de ces mille et une informations que nous devons intégrer chaque jour. Cela va du rappel en temps et en heure à un rendez-vous selon la distance à parcourir, la météo, le trafic routier de l’itinéraire à emprunter ou rappeler d’acheter des fleurs pour un anniversaire en vous indiquant où se trouve le fleuriste le plus proche.
« La bonne information au bon moment »
Pour Baris Gultekin, la contrainte des smartphones est que « nous devons aller chercher l’information en lançant une application » alors que la puissance des appareils peut nous donner une information de lui-même.
En effet, Google Now travaille en tâche de fond et envoie des messages lorsqu’il le faut. « La bonne information au bon moment », résume Baris Gultekin. D’ailleurs, cet appli prédictive pourrait être au cœur des Google Glasses, ces lunettes du futur que prépare la firme de Mountain View.
Mais, pour obtenir la bonne information au bon moment, il faudra accepter que vos données personnelles soient analysées stockées dans serveurs de Google. D’ailleurs, la première étape de l’élaboration de Google Now a été de modifier sa politique de confidentialité. Il s’agissait justement de permettre le croisement des données pour fournir à l’utilisateur des publicités plus pertinentes.
Lors de cette modification, Google, consciente que le sujet est sensible, s’était engagée à ne jamais communiquer ces données à des tiers. Les seules exceptions sont les ordonnances d’un tribunal.
Pourtant, il y a quelques jours, Reuters a mis en doute cette affirmation en révélant qu’un développeur australien de logiciels pour Android accusait « Google de communiquer à des tiers les informations personnelles des utilisateurs à chaque fois qu’un achat est effectué sur le magasin en ligne Google Play. »
Données personnelles : le bras de fer avec la Cnil
En Europe, c’est un dossier brûlant, tout autant que celui sur la fiscalité des entreprises du web. Se préparant à des attaques, Google a pris des précautions. Avant d’activer Google Now, des avertissements sur ses fonctions sont clairement expliqués comme la manière de la désactiver à tout moment.
Cette méthode est-elle suffisante pour la Cnil qui suit ce dossier de près pour le G29, le groupe de travail sur les données personnelles de la commission européenne ? Depuis de longs mois, Google et la Cnil mènent un bras de fer sur le sujet. La commission, qui travaille sur un projet de loi sur la protection de la vie privée, attend que la société américaine fournisse aux utilisateurs une information plus claire et un meilleur contrôle de la combinaison des données.
Google devait envoyer des réponses avant le 15 février. Selon la Cnil, elles ne lui sont pas encore parvenues. De son côté, la société estime avoir fourni les informations prouvant qu’elle a pris compte de ces demandes. « Nous avons des échanges réguliers avec la Cnil, nous nous sommes expliqués sur les points qui avaient été soulevés », a répondu Google aux Echos vendredi dernier, 15 février.
En octobre, lors d’un point presse, Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), avertissait que l’affaire pourrait tourner au contentieux si Google ne répondait pas à ces demandes.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.