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Google, Midas de l’Internet

Google règne désormais en maître sur le Net, se nourrissant inlassablement de sa sève documentaire et de ses surfeurs égarés. En France comme ailleurs, l’américain a…

Google règne désormais en maître sur le Net, se nourrissant inlassablement de sa sève documentaire et de ses surfeurs égarés. En France comme ailleurs, l’américain a écrasé sa concurrence (annuaires et moteurs confondus) en 2001, soit trois ans après sa création. Larry Page et Sergey Brin ont gagné le jackpot grâce à une stratégie a priori risquée. Bien que les deux jeunes fondateurs de Google aient affiché dès le départ une ambition démesurée (le nom Google vient du nombre “googol”, soit 10 puissance 100, censé symboliser l’appétit de leur bébé), ils ont su réfréner leurs ardeurs start-upiennes : en refusant d’être coté en Bourse et de transformer ses sites en patchworks publicitaires, Google a pu enjamber sans encombre le gouffre de la crise net-économique. Sa prudence lui a permis de transcender un succès déjà amorcé, dû à sa technologie : algorithmes avant-gardistes, plate-forme basée sur un cluster Linux de plusieurs milliers de machines, système de cache (tous les documents scrutés sont stockés) et pages allégées, qui lui assurent une disponibilité à toute épreuve, etc. Le bouche à oreille a suffi à le faire connaître et la sobriété de ses sites est vivement appréciée. Comble de linsolence, Google tire une bonne partie de ses revenus de ses concurrents, qui utilisent son moteur et qui, eux, indisposent leurs visiteurs avec une publicité outrancière et des portails surchargés. Google a donc opté pour une publicité sournoise mais discrète, en proposant des “liens commerciaux” dans ses résultats de recherches. Bref, il a su tirer son épingle du jeu en exploitant une qualité oubliée : la sobriété.

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Julie De Meslon