Street View cause décidemment bien des problèmes à Google, puisqu’il doit à nouveau affronter les défenseurs de la vie privée. Cette fois, la polémique se déroule en Suisse où le service, proposant des images panoramiques des rues, est actif depuis deux ans. Le moteur de recherche vient de déposer un recours contre les mesures de floutage, trop drastiques à son goût, que lui impose la justice helvétique.
A la suite d’une plainte déposée par le préposé fédéral à la protection des données, le tribunal administratif fédéral (TAF) a rendu sa décision en avril. Il a condamné la société à rendre non identifiable toutes les personnes qui figurent sur ses clichés ainsi que les plaques d’immatriculation des véhicules. Dans les clichés pris à proximité des lieux sensibles (prisons, foyers pour femmes battues, hôpitaux…), le niveau de protection de l’anonymat doit être renforcé : les caractéristiques personnelles, telles que la couleur de la peau et les vêtements ne doivent plus être identifiables.
Une forme de chantage
Google applique déjà des mesures de floutage, mais elles n’atteignent pas ce niveau de protection. De plus, elles sont effectuées de manière automatique, ce qui n’exclut pas quelques oublis. Mais le tribunal ne veut admettre aucune marge d’erreur, même si cela doit conduire à une vérification manuelle des milliers de clichés avant leur publication.
Google s’insurge contre cette décision, puisqu’il estime faire le nécessaire pour la protection de la vie privée. Il s’étonne aussi que la justice ne prenne pas en compte les bénéfices que retire la population de son service. Au final, la firme n’hésite pas à se livrer à un chantage : si la justice helvétique ne statue pas dans son sens, il pourrait fermer son service en Suisse.
Récemment en France, Google s’est vu infliger une amende de 100 000 euros par la Commission nationale informatiques et libertés pour sa collecte abusive de données personnelles via les réseaux Wi-Fi. En Allemagne, face aux réclamations, Google a dû modifier sa politique de floutage, en permettant aux citoyens concernés de demander à ce que leur habitation n’apparaisse pas, avant même la publication de l’image.
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