Passer au contenu

Google: le moteur qui monte

Vainqueur d’une enquête de satisfaction menée auprès de 40000 internautes, Google arrive en tête devant son concurrent Inktomi. Parallèlement, le moteur de recherche s’enrichit et propose dix nouvelles langues.

Les portails et les annuaires ne répondent que partiellement au besoin d’organisation et de classification de l’information en ligne. Or, la recherche d’informations reste l’une des fonctions les plus sollicitées sur le Web.Rien d’étonnant à ce que la capitalisation boursière de la société Inktomi, née en 1996 et détentrice du numéro un des moteurs de recherche, dépasse aujourd’hui les 70 milliards de francs. Pourtant, pour ce chef de file, la menace gronde, elle vient de Californie où s’est installé Google, start-up créée en 1998 par deux jeunes diplômés de l’université de Stanford : Larry Page et Sergey Brin.

Leur moteur de recherche éponyme vient tout juste de ressortir vainqueur d’une enquête de satisfaction menée par le cabinet indépendant NPD New Media Services auprès d’environ 40 000 internautes, pris au hasard : 95 % d’entre eux affirment trouver avec Google ce qu’ils recherchent, soit “à chaque coup “, soit “la plupart du temps “. Ce classement est pour le moins flatteur pour Google, puisqu’il était en lice avec douze autres moteurs de recherche et pas des moindres : AltaVista, AOL Search, Ask Jeeves, Excite, Go, GoTo.com, HotBot, LookSmart, Lycos, Netscape Search, WebCrawler et Yahoo! (Inktomi).Par ailleurs, Google s’internationalise et offre, depuis ce mardi 9 mai, la possibilité de choisir parmi dix nouvelles langues : français, allemand, italien, suédois, finnois, espagnol, portugais, hollandais, norvégien et danois. D’ici à la fin de l’année, la société envisage même de proposer son moteur dans d’autres langues comme le chinois, le japonais et le coréen.L’efficacité de Google a permis à ses auteurs de lever 150 millions de francs, en juin 1999, auprès de deux investisseurs : Kleiner Perkins Caulfield & Byers et Sequoia Capital, respectivement représentés par John Doerr et Michael Moritz, déjà membres du comité de direction de plusieurs start up Internet de prestige, dont Amazon pour le premier et Yahoo! pour le second. Mais si Google appelle les louanges, il le doit à son excellence technique. En effet, côté commercial, pour l’instant, le moteur n’a pas encore le pouvoir magique d’aider les deux génies de Stanford à dresser un plan d’attaque cohérent.Comme la plupart de ses rivaux, Google aborde ses recherches sur la base des mots-clés fournis par l’internaute et des métadonnées qui renseignent le c?”ur et l’environnement des pages. A ce titre, il analyse le contenu complet de chaque page Web, repère la ” forme ” (taille, gras, italique, etc.) de chacun des mots-clés, ainsi que leur position dans le document HTML indexé. Mais la pondération de ces pages ne dépend pas de ces seuls facteurs.Grâce à sa technologie brevetée, baptisée PageRank (qui repose sur un algorithme mathématique résolvant une équation de 500 millions de variables et de plus de 2 milliards de termes), une page a d’autant plus d’importance aux yeux de Google ?” qui tire là parti de la structure hypertexte du Web ?” qu’il y a de liens qui pointent vers elle.Le poids d’une page sera d’ailleurs d’autant plus fort que les pages voisines qui la désignent héritent elles aussi d’un poids élevé. Si la force de Google est de parcourir ” tout ” le Web, il s’est aussi attaché à rétrécir le champ d’action de PageRank à des domaines spécifiques, comme le gouvernement américain, Linux ou encore Apple. En outre, les deux cofondateurs ont récemment décidé de s’ouvrir à l’annuaire communautaire Open Directory Project : un glissement du statut de pur moteur de recherche vers celui de portail d’informations, potentiellement concurrent des géants Yahoo!, AltaVista et autres AOL. Un camp qu’Inktomi s’est toujours refusé à braver de front.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Stéphane Parpinelli