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Google France sur les terres d’Overture et d’Espotting

Les pros du positionnement payant affrontent un rival de taille : le moteur de recherche, en casquette de vendeur.

Initié par Overture.com, le positionnement publicitaire payant sur internet fait fureur aux États-Unis où il pèse déjà plus de 400 millions de dollars (426,3 millions d’euros).Ce concept de publicité ciblée sur les résultats des outils de recherche arrive en force en France, où une bataille acharnée se prépare entre trois poids lourds.Début mars, le Britannique Espotting a débarqué en éclaireur dans l’Hexagone. Il est rejoint, aujourd’hui, par l’Américain Overture… et par un invité surprise, le moteur de recherche vedette Google.La firme de Mountain View (Californie) vient d’ouvrir discrètement un bureau en France, précisément rue du Général-Galliéni à Boulogne-Billancourt, où s’activent déjà cinq commerciaux.

Google, place de marché

Aux commandes de Google France, un jeune manager de 34 ans, Frank Poisson, ex-Messier Boy passé par AOL, Ad2-One et Looksmart. L’ambassadeur de Google a fait sa première sortie devant les professionnels, le 28 mai, à l’École centrale de Lyon dans le cadre d’un colloque organisé par le spécialiste des moteurs de recherche Olivier Andrieu (www.abondance.com).“Nous allons démontrer que Google est désormais une vraie place de marché mettant en relation internautes et annonceurs”, a lancé Frank Poisson en présentant les offres de positionnement payant d’ores et déjà commercialisées par son équipe. Les curieux l’auront remarqué : en tapant ” voyages ” sur Google.fr, on tombe en tête de liste sur des liens sponsorisés par Promovacances ou Kelkoo…Google.fr, qui compte 3,1 millions d’utilisateurs uniques d’après Netrating, a des atouts à faire valoir aux annonceurs : selon Net Booster, le moteur trustait en mai 49,5 % du trafic internet généré par les outils de recherche, loin devant Wanadoo et son Voila (17,3 %) ou Yahoo (16,5 %).

Des pros du go between

Espotting et Overture, dont la principale activité est de servir de go beetween entre portails et annonceurs pour la vente de mots-clés, observent attentivement cette offensive en solo de Google.“Les moteurs et portails les plus puissants n’ont aucun intérêt à déléguer à un intermédiaire la vente de leurs résultats sponsorisés”, estime Michel Fantin de Net Booster.Fort de 150 millions de requêtes par jour, Google en a apporté la démonstration spectaculaire aux États-Unis : le géant AOL l’a même choisi en lieu et place d’Overture pour fournir ses liens sponsorisés !

Évangéliser le marché

Alain Sanjaume, le patron d’Espotting France, n’est pas inquiet : “Après trois mois d’activité, Espotting s’est imposé comme le leader du positionnement payant en France. Côté partenaires, nous avons noué des accords avec des portails majeurs comme Yahoo, Lycos, Altavista, Club-Internet ou Tiscali. Côté annonceurs, nous avons conquis 600 clients parmi lesquels Amazon, Ebay, Banque Directe ou Price Minister.” Pour lui, “l’émergence d’une concurrence permettra de dynamiser encore plus vite le marché”…Overture nourrit aussi de grandes ambitions dans l’Hexagone. La firme américaine a confié le lancement de sa filiale française à Christophe Parcot, 34 ans, ex-numéro 2 de Liberty Surf. Pince sans rire, ce dernier a remercié Espotting “d’avoir évangélisé à sa place le marché français”, avant de lancer : “Quand nous arrivons quelque part, nous devenons toujours leaders.”Overture France mise sur la puissance de sa maison mère pour drainer partenaires et annonceurs : “Overture compte 60 000 clients et devrait dégager cette année un bénéfice net de 60 millions de dollars pour un chiffre d’affaires de 530 à 570 millions de dollars”, a insisté Christophe Parcot.De son côté, Franck Poisson peut lui aussi miser sur du renfort : le fondateur de Google, Sergei Brin, viendra en personne à Paris le 12 juin, pour introniser sa filiale française…

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Jean-Christophe Féraud