Depuis plusieurs jours, des acteurs du référencement crient à la cabale : Google aurait désindexé plusieurs d’entre eux sans avertissement ni explication. Vérification faite, Netbooster, CVFM.com, Absolute Referencement et Ability
Référencement ont en effet disparu des résultats du moteur de recherche. Ces sociétés ne sont pas les seules victimes de cette exclusion.Au début de l’été, par exemple, le site du quotidien économique La Tribune, également client de Netbooster, a été mis à l’index pendant plusieurs semaines, avant d’être réintégré début août, sans explication. Durant
cette période, le moteur de recherche américain Business.com connaissait la même mésaventure.Les pratiques de référencement de ces sociétés pourraient être à l’origine de cette exclusion. Google fait la chasse aux méthodes déloyales utilisées par certains pour remonter leur position (ranking) dans les
résultats du moteur. Il le signale clairement dans ses
conseils aux webmasters. Ou plus récemment dans sa
page consacrée aux sociétés de référencement (SEO, Search Engine Optimizer).’ Nous ne stigmatisons pas une profession en particulier. Nous désindexons manuellement ceux qui cherchent à tricher pour obtenir un bon référencement en utilisant des techniques de spamindexing
[création de site miroir, de pages satellites… Ces centaines de pages une fois indexées renvoient le trafic vers le site à promouvoir, NDLR]. Nous avons publié des règles. Ceux qui les enfreignent encourent le risque de sortir
de notre index ‘, commente un porte-parole de Google France.Une politique qui n’étonne pas Sébastien Langlois, associé chez @position, une société de référencement toujours indexée par Google : ‘ On s’y attendait. Google devait faire le ménage dans son index. Il est
entré en Bourse, et il doit s’assurer d’avoir un produit qui tient la route avant l’arrivée de Microsoft sur son terrain. ‘
Des méthodes qui vont trop loin
Chez Netbooster, on se défend d’utiliser des méthodes de spamindexing ou de liens cachés. ‘ Nous ne savons pas clairement ce que nous reproche Google. Nous avons demandé à l’un de nos
ingénieurs de se plonger dans notre base afin de voir où nous péchions. Une page de référence d’un de nos clients * comportait plus de cent liens, ce qui s’avère interdit dans les règles édictées par Google. Nous avons corrigé
l’erreur ‘, argumente Jean-Pierre Eskenazi, fondateur de Netbooster.Il arrive que des contraintes techniques amènent les sociétés de référencement à transgresser les règles de Google. Le moteur est en effet incapable de lire des sites dynamiques, créés sous Vignette ou encore en Flash. Afin de
référencer leurs clients, les prestataires n’ont d’autre choix que de dupliquer le site sur leur serveur dans une version statique ou textuelle.Mais ces contraintes n’expliquent pas tout. ‘ En matière de référencement, on est allé de plus en plus loin. Et puis un jour, on a dépassé les bornes ‘, commente Olivier Andrieu, un
spécialiste des moteurs de recherche.Raphaël Richard, directeur général de la société CVFM, dont l’adresse en .com a été désindexée par Google, en convient : ‘ Nous ne sommes pas des anges. Nous essayons d’optimiser le référencement de nos
clients dans les règles de l’art. Mais parfois, nous outrepassons les limites. Nous sommes toujours tentés d’aller un peu plus loin que le minimum syndical pour que nos clients soient bien référencés. ‘
Réunion au sommet entre sociétés de référencement et moteurs de recherche
Liens cachés, pages satellites et site miroir figurent parmi les trucs et astuces utilisés pour améliorer son ranking. Ainsi, le code source de la page d’accueil de Renault, client de Netbooster, révèle quelques
singularités. Il contient trois liens cachés pointant respectivement sur le site de sa filiale Caradisiac, le site même de Renault, et un fichier map (carte du site) indexant toutes les pages de ce même site. Qu’il soit ou non à
l’origine de cette manipulation, le constructeur s’assure d’un ranking optimal pour toutes ses voitures grâce à la multiplication des liens dans ses pages. Mais cette pratique est fortement déconseillée par Google.Mis au pied du mur, les professionnels du référencement ont décidé de revoir leurs pratiques par l’intermédaire de différentes associations. Sema7 lance un appel à participation pour une étude sur le sujet. L’Ipea (Internet
Positioning European Association) de son côté travaille à l’établissement d’une nouvelle charte déontologique et à la conception d’un livre blanc.Elle invite également les sociétés désindexées à se faire connaître. ‘ Nous n’avons pas intérêt à créer une querelle stérile avec les moteurs de recherche. Google est une société privée qui a le droit de
désindexer des sites si elle le souhaite. Mais elle doit dire clairement pourquoi elle exclut un site et surtout le prévenir ‘, conclut Olivier Guillo, président de lIpea, et directeur de webformance. Dans cette
optique, sociétés de référencement et moteurs de recherche devraient se réunir prochainement pour éclaircir la situation.*Précision à la demande de la société Netbooster. La page mise en cause concerne le site instituionnel de Netbooster qui récapitulait ses références clients. Elles étaient matérialisées par des liens pointant vers les sites de
ces derniers.
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