En voilà un concept original qui a de quoi faire sourire les joueurs. De prime abord. « La latence négative » est la toute dernière trouvaille de Google en matière de jeux vidéo. Le géant américain y travaillerait d’arrache-pied afin de l’implanter dans son futur service de jeux en ligne, Stadia, dont la sortie est toujours prévue pour le début du mois prochain. Son but ? Minimiser voire annihiler les sensations de ralentissement que l’on peut ressentir (le lag dans le jargon des joueurs) entre le moment où on commande une action à la manette et où elle se produit à l’écran.
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On parle ici de lenteurs allant de quelques millisecondes, avec de très bonnes connexions internet, à plusieurs dizaines de millisecondes, avec les plus mauvaises. Sachant que le temps de répercussion peut être légèrement augmenté si vous utilisez des périphériques sans-fil.
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D’ici un ou deux ans, la technologie de latence négative de Google pourrait permettre au service de jeux dans le nuage de donner une sensation de fluidité plus grande que celle que l’on pourrait avoir, à la maison, sur sa console de jeux vidéo de salon.
Un appareil qui ne fait tourner les jeux qu’à un débit limité (30 images par seconde à haute définition) et qui ne semble pas vraiment être dans les petits papiers du vice-président en charge du développement de Stadia. Madj Bakar, pour ne pas le nommer, a donné une interview au magazine spécialisé américain Edge dans laquelle il explique sa vision de la latence négative.
La latence négative ou comment l’IA pourrait jouer à notre place
Pour tenter de mieux comprendre les gros rouages de la latence négative, il faut partir du principe que les serveurs de Cloud Gaming seraient… intelligents. Oui, il fallait bien que l’IA s’invite à la fête.
Entraînées à s’adapter en fonction des équipements et des connexions, les IA présentes sur les serveurs pourront déterminer un ensemble de latences prédites, afin de générer plus d’images à un moment donné pour compenser les lags.
Plus incroyable encore, ces IA pourraient anticiper et corriger la perte de commandes d’action transmises par la manette du joueur.
Comment ? En anticipant et prolongeant automatiquement les mouvements et actions que le joueur est susceptible d’entreprendre pour assurer une continuité dans le gameplay en cas d’augmentation de latence sur la ligne.
Ce réseau d’IA pourrait même – dans l’absolu – initier lui-même une action, basée sur les habitudes du joueur ou sur des morceaux de code préalablement implantés dans le titre. On pense par exemple à ouvrir une porte face à laquelle le joueur se trouve, sans autre chemin à emprunter.
Des actions qui pourraient être aussi pré-calculées et prédéfinies en amont (au lancement du jeu ou de certaines parties) et stockées dans une mémoire tampon, côté Google. En cas de besoin, elles entreraient en action pour épauler le joueur. Mieux que la conduite ou le freinage assisté, Google vient de créer le gaming assisté.
Pourquoi pas mais pas pour tous les jeux
Quoi qu’il en soit, cette technologie de latence négative a de quoi laisser perplexe et… faire grincer quelques dents. Pourtant, sur le fond, l’intention est bonne. Cela permettrait aux joueurs ayant des connexions à Internet médiocres ou peu stables de ne pas trop en faire les frais et de conserver une bonne expérience de jeu dans le nuage. Et ainsi de ne pas être désavantagé par rapport à ses coéquipiers et adversaires qui auraient, eux, une meilleure qualité de débit et donc une réactivité accrue.
Il semble enfin que la latence négative puisse demander une implémentation particulière de la part des développeurs, pour qu’elle soit bien gérée par Stadia. On peut donc tabler sur une mise en oeuvre dans les jeux solo plus que dans ceux massivement multijoueurs, pour éviter tout headshot de l’espace effectué par une IA qui voulait simplement rendre service…
Source : Edge (PCGamesN)
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