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Google doit revendre Chrome : la proposition choc du ministère de la Justice américain

Le ministère de la Justice américain exige la séparation de Chrome et Google. Les autorités estiment que Google se sert de son navigateur pour imposer son moteur de recherche aux utilisateurs. Google s’oppose fermement à cette proposition : si le juge opte pour une telle séparation, la décision pourrait changer le monde de la technologie.

Le mercredi 20 novembre 2024, le gouvernement des États-Unis a demandé au ministère de la Justice (DoJ) de séparer Chrome de Google. Plus largement, le ministère de la Justice réclame la scission des activités du géant américain. Aux yeux de la justice, Google est en effet coupable de pratiques anticoncurrentielles. C’est pourquoi le gouvernement a choisi d’agir, deux décennies après l’échec du démantèlement de Microsoft.

Cette annonce fait suite à une décision de justice rendue l’été dernier. En août, Google a en effet été reconnu coupable de pratiques illégales anticoncurrentielles visant à maintenir son monopole sur le marché de la recherche en ligne. Mais le juge américain devait encore décider quelles mesures le géant américain devait prendre pour que la concurrence soit rétablie : une décision qui devrait tomber l’année prochaine, et sur laquelle le ministère de la Justice américain compte bien peser.

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Revendre Chrome pour relancer le marché des moteurs de recherche

Pour maintenir sa position dominante, Google dispose de deux importants atouts : Chrome et Android. Dans le cadre de la scission des activités de Google, les autorités souhaitent tout d’abord que la firme revende Chrome. Cette mesure devrait permettre de relancer la concurrence sur le marché des moteurs de recherche, sur lequel Google est devenu incontournable. Google représente en effet 90 % du marché mondial de la recherche en ligne. Pour le ministère, Google se sert continuellement de Chrome pour imposer par la force son moteur de recherche.

Par ailleurs, le ministère de la Justice souhaite aussi interdire à Google de signer des accords avec les constructeurs de smartphones Android. Le gouvernement ne veut plus que le géant de Mountain View puisse imposer son moteur de recherche Google sur les téléphones en passant des accords avec les marques. Par exemple, le géant américain verse tous les ans une petite fortune à Apple pour que Google soit le moteur de recherche par défaut de Safari, le navigateur de l’iPhone. Google aurait payé Apple pas moins de 20 milliards de dollars en 2022.

Là encore, cette mesure, si elle est adoptée par le juge, devrait contribuer à relancer la concurrence des moteurs de recherche sur le mobile, sur lequel Google pèse près de 95 %. Avec cette seconde mesure, la justice s’attaque à un autre canal de distribution de Google, à savoir l’OS Android.

Enfin, le gouvernement américain ne veut plus qu’Android, le système d’exploitation de Google, serve de porte-étendard des autres produits développés par l’entreprise. Actuellement, Google Search est couplé aux autres services de Google, dont le Play Store, qui sont proposés aux fabricants. Cette mesure pourrait aller jusqu’à ce que Google cède Android, si aucun changement convaincant n’est mis en place.

Google s’oppose à la vente de Chrome

Si les propositions du ministère de la Justice sont adoptées, Google pourrait être interdit de revenir sur le marché de la recherche pendant une période de cinq ans. La décision définitive ne sera pas prise avant l’été prochain. C’est Amit Mehta, le juge en charge de l’affaire, qui devra trancher.

« La proposition extrêmement large du ministère de la Justice va des kilomètres au-delà de la décision de la Cour. Cela briserait une gamme de produits Google – même au-delà de la recherche – que les gens aiment et trouvent utiles dans leur vie quotidienne », s’inquiète Kent Walker, président des affaires mondiales et directeur juridique de Google, estimant qu’une scission « nuirait aux consommateurs américains, aux développeurs et aux petites entreprises ».

Lee-Anne Mulholland, vice-présidente des affaires réglementaires de Google, a estimé que « le gouvernement met son doigt dans un mécanisme complexe qui pourrait avoir des conséquences majeures pour l’innovation technologique ». Le mois prochain, Google devra déposer sa réponse officielle sur le sujet.

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Source : TechCrunch


Florian Bayard
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