Les salariés américains de Google, Apple et Intel en ont gros sur la patate. Une fois qu’ils étaient placés chez l’un de ces trois géants high-tech, ils avaient peu de chance de recevoir des offres alléchantes des deux autres firmes. Et pour cause : les trois employeurs avaient, apparemment, négocié un accord de non-agression sur l’embauche. Interdiction de piquer les talents chez l’autre, telle était la devise de ce cartel un peu spécial.
Evidemment, les salariés se sont sentis lésés dans l’affaire, car cet accord secret pouvait les bloquer dans le développement de leur carrière ou lors des négociations salariales. Certains d’entre eux ont donc porté plainte en 2011 devant le tribunal fédéral du district nord de la Californie. Leurs avocats ont indiqué, vendredi 18 janvier, que la juge Lucy Koh allait convoquer prochainement des dirigeants des trois firmes pour les auditionner sur cette affaire, à savoir les directeurs généraux d’Apple et Intel, Tim Cook et Paul Otellini, ainsi que le président du conseil d’administration de Google, Eric Schmidt.
Des courriels comme preuves
En particulier, elle va les confronter à plusieurs courriels dont l’un envoyé en 2007 par le patron de l’époque d’Apple, Steve Jobs, et demandant que Google cesse de recruter des salariés du groupe à la pomme. Tim Cook avait remplacé Steve Jobs, depuis décédé, seulement en 2011. Il n’est pas mentionné dans les courriels, mais la juge a estimé qu’en tant que directeur d’exploitation à l’époque, il était raisonnable qu’il ait été tenu au courant. Selon des documents de justice, M. Schmidt devait être entendu le 21 février. La date des auditions des deux autres dirigeants n’est pas précisée.
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